Accusant le Premier ministre de l'avoir menacé , Dénis Kah Zion répond à Amadou Gon





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"Le Nouveau Réveil, ton journal s’attaque tous les jours au président Alassane Ouattara, il me charge de te dire que tu es libre de faire ton travail, mais qu’il n’acceptera plus les attaques gratuites et méchantes contre sa personne. En venant ici à Toulépleu, il m’a demandé et il a surtout insisté que je te porte ce message qui, j’espère, a été bien entendu et bien compris. Merci". Ces propos ont été tenus, selon Dénis Kah Zion, par le ministre Amadou Gon Coulibaly, lors de sa visite à Toulépleu.  Il s’adressait ainsi au maire de la commune, par ailleurs président du groupe de presse Le Réveil. Ce dernier qui n’a pas apprécié ces "menaces" du chef du gouvernement, a fait une déclaration que pressecotedivoire.ci vous propose en intégralité.

Déclaration de M. DENIS KAH ZION, président du Groupe de presse LE REVEIL et Maire de la commune de Toulépleu

Depuis le lundi 28 septembre 2019, en ma qualité de Cadre et élu de la Région du Cavally, notamment de Maire de la Commune de Toulépleu depuis 2013, je me suis rendu à Toulepleu pour participer activement aux préparatifs et assister à l’accueil du Premier Ministre Amadou GON COULBALY, qui effectuait une visite de travail dans notre région.
Le vendredi 4 octobre 2019 a enregistré l’étape de Toulepleu de la visite du Premier Ministre. A cette occasion, je me suis particulièrement investi, avec tout mon conseil municipal et le service technique de la mairie, dans la mobilisation des populations et dans l’organisation pratique de cet événement, avant de souhaiter, comme à l’accoutumée, au nom des populations de Toulépleu, mais aussi celles des communes sœurs de Bin-Houyé et Zouan-Hounien accourues, la bienvenue dans une allocution pleine de reconnaissance et d’objectivité républicaine, qui a été fort appréciée. D’ailleurs, de toute la visite du Premier Ministre dans les régions du Cavally et du Guemon, la mobilisation de Toulépleu a été des plus réussies, du fait de notre implication sans calcul.
Mais en retour, à mon plus grand étonnement, alors que je m’attendais à être félicité pour la réussite de l’accueil et pour le discours salué par tous, le Premier Ministre a tenu, à mon endroit et en public, les propos ci-après : « "Le Nouveau Réveil", ton journal s’attaque tous les jours au président Alassane Ouattara, il me charge de te dire que tu es libre de faire ton travail, mais qu’il n’acceptera plus les attaques gratuites et méchantes contre sa personne. En venant ici à Toulépleu, il m’a demandé et il a surtout insisté que je te porte ce message qui, j’espère, a été bien entendu et bien compris. Merci »
Ainsi, en public, devant ses collaborateurs, devant ma sœur la ministre Anne Désirée Ouloto, native de Toulépleu, devant des cameras et ses sécurocrates, devant des membres de sa délégation et devant plusieurs autres témoins, le Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire, en mission officielle à Toulépleu, disant que le message serait du Président de la République (?) s’est mis à proférer des menaces en des termes non équivoques, à l’endroit du maire de la commune que je suis. Confondant ainsi l’élu local et le patron de journal.
Ces menaces sont d’autant plus graves qu’elles viennent du Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire, ont visé clairement mes activités de journaliste et d’éditeur d’un organe de presse et ont été adressées, en public, à un élu arborant les armoiries de la République.
La Constitution de la République de Côte d’Ivoire reconnaît et garantit à tous la liberté de pensée et la liberté d’expression ainsi que le droit d’exprimer et de diffuser librement ses idées.
Aux termes de la même Constitution, « l’Etat s’engage à respecter la constitution, les droits de l’homme et les libertés publiques ».
Il s’ensuit que le rôle du Premier Ministre, 3ème personnalité du pouvoir exécutif, est de protéger les citoyens en général, et les journalistes en particulier pour leur permettre d’exprimer et de diffuser librement leurs idées.
Par conséquent, face aux menaces que font peser les propos du Premier Ministre sur mon organe de presse et sur ma personne, je prends à témoin l’opinion nationale et internationale, les organisations de défense des droits de l’homme ainsi que les organisations professionnelles des médias.
L’Etat ne peut pas, ne devrait pas avoir pour rôle de mettre en garde.

Fait à Toulépleu le 08 octobre 2019

Denis KAH ZION
Maire de Toulépleu 

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