Election municipale partielle à Grand-Bassam : 3 candidats dans le starting block





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Les élections municipales partielles dans certaines communes de Côte d’Ivoire auront lieu, le dimanche 16 décembre 2018, notamment à Port-Bouët, Lakota, Bingerville, Grand-Bassam, Rubino et Boko. Dans toutes ces localités, la campagne qui a démarré depuis le samedi 8 décembre bât son plein.

Pressecotedivoire.ci s'est rendu dans la commune de Grand-Bassam, ce mercredi, pour prendre le pouls de la situation. Surtout que cette ville, ancienne capitale de la Côte d’ivoire, a vécu des moments chauds après l’annonce des résultats du premier scrutin du 13 octobre dernier, par la Commission électorale indépendante, en faveur du candidat du RHDP, Jean Louis Moulot.

Déjà à la sortie du village de " Modeste", un panneau de George-Phillipe Ezaley, le maire sortant, et candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), accueille les visiteurs. Une fois dans la ville, ce sont les panneaux et autres affiches de Jean-Louis Moulot, candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP-parti unifié), qui sont les plus visibles.

Sur quelques panneaux isolés, l’on retrouve des affiches de Vincent de Paul Miessan, considéré comme l’outsider de cette compétition.

Au centre-ville, chacun vaque à ses occupations et tout semble normal. Nous décidons de nous rendre dans le village de Moossou, l’un des quartiers acquis à la cause de Jean-Louis Moulod, qui est d’ailleurs un fils de ce village. Sur place, nous rencontrons des groupuscules de jeunes qui font du porte-à-porte pour sensibiliser les populations à voter pour le programme de leur candidat. C’est le cas de Bakayoko Issou et Konaté Cheick que nous avons rencontré dans une cours situé en bordure de lagune, non loin du domicile de l’ancien maire, Jean-Michel Moulod.

Une bâche dressée avec des affiches du candidat et de la musique maintient la population dans la ferveur de la campagne. Sur le mur d’une résidence, nous retrouvons quelques affiches d’Ezaley en format A 3. C’est la preuve que, comme on le dit dans le jargon ivoirien, "chacun a son parking". Dans notre tournée, nous croisons le candidat qui fait la ronde pour rencontrer des familles et galvaniser ses troupes.

" Nous allons confirmer la victoire sortie des urnes au soir du 13 Octobre dernier parce que nous sommes en supériorité numérique sur le terrain. Le plus important aujourd’hui,  c’est d’aller au contact des populations, leur donner les bonnes informations et leur présenter notre vision pour Grand-Bassam. Sans fanfare ni trompette, nous faisons un travail de proximité qui porte ses fruits. Nous pensons aux jeunes qui sont les premiers moteurs de notre candidature. Il y a une volonté de renouvellement du personnel politique ici à Grand-Bassam et les jeunes ont l’ambition de voir changer notre belle cité  positivement et renouer avec le développement’’, nous a confié Jean Louis Moulot. Avant de lancer un message aux populations afin qu'elles sortent massivement pour voter le dimanche 16 décembre, seule voie selon lui, "pour ramener la paix à Grand-Bassam qui  a vu son image ternie par la crise que nous avons vécue après l’annonce des résultats du scrutin du 13 octobre dernier".

Aussitôt après, nous mettons le cap sur le quartier "France", où est positionné l’état major du maire sortant. Là aussi, point d’affiches de Jean-Louis Moulod. En traversant le quartier, nous passons par la cour royale et la place de l’Abissa.  Ici, tous ne respirent que George-Philippe Ezaley. Des bâches sont dressées et des messages sont passés en N’zima, la langue des habitants de ce quartier. Nous nous rapprochons d’un groupe de jeunes filles vêtues de T-Shirts à l'effigie du maire sortant pour en savoir davantage. A la question de savoir pourquoi il n’y a pas d’affiches de Moulod, elle répond que chacun a son camp. "Ils ont refusé que nous allions battre campagne à Moossou, nous aussi ne voulons pas les voir ici. Que chacun reste dans son camp", clame-t-elles.

Une information que nous tentons de vérifier auprès de personnes ressources à défaut de rencontrer le candidat qui, selon ces mêmes sources, se trouvait dans un village voisin pour rencontrer les populations.

Finalement, nous rentrons en contact téléphonique  avec son directeur de campagne, N’Damoulé Binlin, qui n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet. Pour lui, ce n’est pas cette situation qui empêchera la population d’aller voter le dimanche.

"Nous sommes déterminés à remporter la victoire au soir du 16 décembre. Et cela passe par une bonne campagne de proximité. C’est ce que nous faisons depuis le début. Nous allons confirmer que c’est nous qui avons gagné le 13 Octobre’’, a-t-il déclaré.

De son côté, le candidat indépendant Vincent de Paul Miessan qui nous a reçu à sa résidence,  ne fait pas autre chose que ses adversaires. Il a aussi opté pour une campagne de proximité. "Nous nous sommes rendus compte que le m’as-tu-vu ne paye pas. Nous avons donc décidé de faire du corps à corps avec les populations. C’est la meilleure manière de toucher les populations qui ont besoin des choses concrètes et non de promesses de campagne’’, a-t-il affirmé. Il a tenu à faire savoir qu’il ne s’est rallié à aucun des deux autres candidats.

"Je ne me suis rallier à aucun autre candidat parce que j’ai promis à tous que j’irai jusqu’au bout. Et nous ne sommes pas encore arrivés au bout. Pour le respect de ma parole, je continue la course et puis je ne veux pas me tuer politiquement . Que toute la population de Grand-Bassam se rassure, c’est vrai que quelques uns de mes conseillers sont partis rejoindre mes adversaires. Mais, moi,  je suis inflexible’’, a t-il tenu à clarifier

De part et d’autres, tous veulent confirmer leur position de leader dans le cœur des Bassamois,  qui, de leurs côtés, craignent des échauffourées le jour de l’élection.

Solange ARALAMON

(envoyée spéciale à Grand-Bassam)

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