Alors qu’il tentait de bloquer le corps du Premier ministre , un Koyaka violenté à Korhogo





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Un fait s'est produit à Korhogo, ce matin, au passage du cortège dans lequel se trouvait la dépouille du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Deux individus d'ethnie Koyaka ont bloqué la file de véhicules. Pendant plusieurs minutes, ils ont réussi à immobiliser le cortège. Les menaces et autres intimidations n'y ont rien changé. Et même les interventions assorties de billets de banque ont laissé de marbre l'un des Koyakas soutenu, aussi paradoxalement que cela puisse paraître, par des Sénoufos positionnés sur le trottoir. Il a fallu l'usage de la force pour faire partir le "récalcitrant".
En effet, deux agents des forces de l'ordre se sont saisi de l’allié en question qui, entre temps, s'était couché sur la chaussée, pour le jeter sur le trottoir par-dessus les garde-fous. Une brutalité qui n'a laissé personne indifférent. Si certains considèrent que l’individu a exagéré à un moment de deuil et ne devait pas jouer à ce jeu devant un cortège officiel. D'autres par contre considèrent que c'était une barbarie inutile de la part des forces de l'ordre. Car, en réalité, l'homme n'a nullement exagéré parce que cela fait parti des jeux d'alliances. Quand un Sénoufo meurt, les Koyakas s'adonnent à ce qui est, depuis des lustres, un rituel. Et vice-versa. Il en est de même pour d'autres ethnies comme les Gouros, les Yacoubas, les Mahoukas, les Lobis, etc. Fut-il Premier ministre, ministre, président de la République ou un citoyen ordinaire. Ne pas le comprendre ainsi, c'est tourner le dos à la tradition qui fait de l'Afrique un continent de fraternité et de convivialité. Mieux, les organisateurs et autres autorités qui ont effectué le déplacement dans la capitale de la région du Poro doivent s'attendre à des faits similaires. Parce que les alliés des Sénoufos sont prêts pour cela.

Modeste KONÉ 

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