Le président de la fédération mondiale de l’hémophilie, Alain Weil, en visite en Côte d’Ivoire, dans le cadre de la fin du jumelage entre les cliniques universitaires Saint-Luc de Bruxelles et le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yopougon, a réaffirmé son espoir de voir cette maladie se guérir.
" Oui, on pourrait guérir cette maladie. Aujourd’hui, il y a des essais cliniques qui sont en cours, mais très avancés avec la thérapie génique. Ça progresse. On peut imaginer un jour que la thérapie génique peut guérir l’hémophilie", a déclaré Alain Weil, lors d’une cérémonie tenue, ce mardi, au Chu de Yopougon, en présence des responsables de ce centre hospitalier, de praticiens, mais aussi de patients et de parents de patients.
Il a exprimé l’immense plaisir qu’il éprouve d’être en Côte d’Ivoire et indiqué que la vision de sa structure, c’est que chaque patient puisse avoir un traitement.
L’hémophilie est une maladie rare et peu connue qui empêche le sang de se coaguler correctement, d’où la survenance d’hémorragie. Cette maladie héréditaire ne se guérit pas, signale-t-on.
Même si la Côte d’Ivoire dispose de centres de diagnostic, Alain Weil appelle à étendre ces centres sur l’ensemble des régions afin que les patients puissent avoir des centres plus proches d’eux.
Poursuivant, il a appelé le gouvernement à inscrire l’hémophilie dans son plan national de développement.
Le gouvernement doit "avoir une ligne budgétaire au niveau du ministère de la Santé, de sorte à pouvoir investir et acheter des produits de traitement dans le monde", a-t-il soutenu.
Le chef du service Hématologie clinique du Chu de Yopougon, Professeur Sanogo Ibrahima, s’est félicité des progrès réalisés par la Côte d’Ivoire grâce au partenariat avec les cliniques universitaires de Bruxelles.
Il a énuméré quelques actions de ce partenariat qui selon lui est un "succès indéniable", entre autres, la formation des médecins sur la maladie, le diagnostic et la circoncision qui sont désormais possibles à Abidjan, et l’apport d’unités et d’un lot de béquilles à la Côte d'Ivoire.
Il a appelé les autorités sanitaires à "prendre conscience de ce qui a été fait, des résultats, et à voir dans quelle mesure elles peuvent aider la communauté médicale, la communauté des patients, des hémophiles à garder le cap, à avoir l’espoir à se faire traiter", ajoutant " les prendre en charge, c’est leur donner espoir".
Quelque 100 patients sont suivis au Chu de Yopougon, a-t-on appris.
Lambert KOUAME