Le milliardaire Sud-Africain Patrice Motsepe élu président de la CAF





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Patrice Motsepe est devenu le 7e président élu de la Confédération africaine de football (CAF), ce 12 mars 2021. Le milliardaire est le premier Sud-Africain et le premier anglophone à occuper ce poste prestigieux sur le continent. L’homme d’affaires succède à Ahmad, persona non grata durant cette 43e Assemblée générale élective (AGE) de la CAF. Le Malgache, qui avait battu le Camerounais Issa Hayatou à la surprise générale en 2017, a été suspendu 5 ans par la Fédération internationale de football (FIFA), avant que cette sanction ne soit ramenée à 2 ans par le Tribunal arbitral du sport (TAS).

C’est aux côtés de Gianni Infantino, patron de la FIFA, qu’un Patrice Motsepe très détendu et très attendu est arrivé à cette AGE. Une FIFA qui a œuvré pour que qu’il soit le seul candidat en lice – avec les désistements de l’Ivoirien Jacques Anouma, du Sénégalais Augustin Senghor et du Mauritanien Ahmed Yahya – et dont Motsepe va devenir le vice-président de la facto.

« Nous ne pouvons réussir qu’en étant unis »

« C’est vraiment un très grand honneur et un privilège incroyable pour moi, a réagi l’intéressé, sitôt après les timides applaudissements qui ont confirmé sa victoire. Je voudrais remercier mon frère Gianni pour sa vision et ses encouragements pour que nous travaillions dans l’unité et c’est uniquement ainsi que nous pourrons relever les défis posés à l’Afrique. Nous ne pouvons réussir qu’en étant unis ».

Il a aussi eu un mot pour ceux qui ont fini par renoncer à se présenter, après un « compromis » obtenu avec le concours de la FIFA, fin février. « Mes frères Senghor, Yahya et Jacques Anouma, merci infiniment ! »

La CAF au bord de l’impasse financière

Celui qui figure parmi les plus grandes fortunes du continent va devoir redresser un organisme malade. Fouzi Lekjaa, président de la Fédération marocaine (FRMF) et de la Commission des finances de la CAF, a en effet invité ses hôtes à redresser la barre rapidement, après quatre années pénibles. « La CAF s’installe dans un déficit annuel autour des 10 millions de dollars. Elle est en train de bouffer (sic) ses capitaux, ses fonds propres, a-t-il lâché peu avant l’élection de Patrice Motsepe. Le défi majeur de la nouvelle équipe est d’inverser la courbe, ce qui permettrait à la CAF de jouer son rôle en développant le football ».

Le Marocain conclut, au sujet de réserves financières propres estimées à 60 millions de dollars : « Si on continue dans cette logique, on aura de quoi fonctionner normalement durant le mandat qui vient puis ce sera l’impasse. »

Un président très entouré

Pour relancer l’institution créée en 1957 et basée au Caire, Patrice Motsepe pourra s’appuyer sur cinq vice-présidents, contre trois sous Ahmad. Pour assurer une « meilleure représentativité des différentes composantes de la CAF », selon le chef de l’administration (Secrétaire général) de la CAF, Abdelmounaïm Bah. Plus sûrement pour contenter un maximum de personnes.

Outre l’élection du président, la CAF désignait également les membres de son gouvernement (Comité exécutif) et ses représentants au gouvernement (Conseil) de la FIFA. Les tractations ont été intenses ces dernières semaines… Des désistements ont eu lieu jusque tard dans la nuit précédant cette 43e AG, comme celui de l’Algérien Kheïreddine Zetchi. Résultat, l’Egyptien Hany Abo Rida et le Marocain Fouzi Lekjaa, deux poids lourds du foot africain, ont été élus à la FIFA sans opposition…

Peu investi publiquement lors de sa campagne pour la présidence de la CAF, déjà très occupé par ses affaires, Patrice Motsepe promet pourtant ne pas prendre sa nouvelle fonction à la légère. Même pour lui, le cumul des mandats a ses limites. Une fois élu président de la CAF, il promet de déléguer la direction de son club, le FC Mamelodi Sundowns. Non par manque de temps mais pour éviter les conflits d'intérêt, précise le milliardaire. 

Pourtant cet homme d'affaires a déjà « assez de challenges dans la vie », comme il le dit lui-même. Et toutes les cartes en main : la richesse avec une fortune évaluée à 3 milliards de dollars, l'influence avec un beau-frère nommé Cyril Ramaphosa, le président sud-africain, mais aussi la philanthropie avec sa Fondation éponyme. Et enfin le sport avec son puissant club de football. 

À tout cela s'ajoute donc la présidence de la CAF et une envie de parcourir le continent à la rencontre de tous les présidents de fédération dès la première année de son mandat. Lui qui ne vient pas de ce sérail, plutôt habitué à côtoyer les grands de ce monde comme lors du Forum économique de Davos qu'il adore, Patrice Motsepe s'invite dans un nouveau cercle, celui des patrons du football mondial.

 

Source : rfi.fr

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