En marge d’un séminaire interne, le président du Groupement des éditeurs de presse, Zohoré Lassane, dans une interview accordée à Pressecotdivoire.ci revient sur la nécessité pour les éditeurs de fédérer leur force afin de pouvoir sortir de la précarité dans laquelle vivent les entreprises de presse. Il a toutefois précisé que c’est un leurre de penser que la presse papier va mourir.
M. le président, depuis ce matin le Gepci s’est retiré à Bassam pour un séminaire interne. A quoi répond l’organisation d’un tel séminaire ?
C’est un séminaire qui est programmé depuis de longues dates. Lorsque j’ai été élu à la tête du Gepci, il était question que nous nous rencontrions lors d’un séminaire pour lancer le programme d’activité pour lequel j’ai été élu. Malheureusement, une succession d’événements a fait qu’on n’a pas pu convoquer les éditeurs de presse pour pouvoir le faire. Cette fois-ci nous avons eu l’opportunité de le faire. Je pense que dès que nous sortons d’ici, nous allons aller à 100 à l’heure.
Qu’attendez-vous au sortir des deux jours de réflexion ?
On sait qu’aujourd’hui, il y a un grand besoin dans le milieu. Les entreprises de presse ont d’énormes difficultés. Les présidents précédents ont fait leur part. Moi aussi je viens avec mes idées et chacun doit pouvoir faire un pas en avant. Faire un pas en avant, c’est toujours avancer. C’est quand on fait un pas en arrière qu’on recule. On va essayer de faire ce pas en avant, sans prétention aucune pour que les entreprises de presse puissent devenir viables puisque c’est ce que nous recherchons tous. Aujourd’hui, nous vivons dans une situation de précarité et nous essayons tant bien que mal de nous en sortir. Avec des propositions concrètes et avec de la détermination, nous pouvons nous en sortir.
Un gepci fort pour booster la viabilité économique des entreprises de presse. Que devons-nous comprendre à travers ce thème ?
L’existence du gepci est avant tout motivée par l’économie de notre secteur d’activité. C’est pour cela qu’on parle de viabilité économique. Nous pensons qu’il est temps d’attaquer ce volet et de faire en sorte que les entreprises de presse puissent s’en sortir. On entend partout que la presse papier va mourir, je pense que c’est un leurre. Nous, nous avons des idées, nous allons les partager avec l’ensemble des éditeurs de presse et on verra. C’est celui qui ne fait rien qui ne se trompe pas. On a cette volonté d’essayer jusqu’à ce que ça prenne.
Hier, vous étiez adversaires, aujourd’hui, vous vous retrouver dans le même bureau du Gepci avec Lucien Agbia et Ousmane Sy Savané, comment vous sentez-vous en tant que président
Je pense que dans tous les cas, le plus important, c’est de rassembler et nous avons été adversaires pendant un temps, aujourd’hui, les élections sont derrière nous, nous devons travailler ensemble. Ce n’est pas les vainqueurs contre les vaincus.
Nous avons besoin de nous rassembler, partager les idées ensemble car les autres adversaires ont des points de leur programme qui méritent d’être ajoutés au nôtre pour qu’on puisse aller de l’avant. Voici la raison pour laquelle j’essaie de fédérer pour que nous puissions avoir un Gepci fort pour pouvoir relever tous les défis qui nous attendent.
Le Gepci a créé en 2018, son portail d’information dénommé Pressecotedivoire.ci qui récemment a remporté un prix lors des Awards de la presse numérique. Est-ce que cet outil d’information figure au menu de vos discussions ?
Oui. Je vais dire même que ce sera au centre de nos discussions. Puisque lorsque j’ai été élu, Pressecotedivoire.ci a été l’une des premières structures que j’ai visité pour comprendre le fonctionnement et donner un peu plus de possibilité à cette plateforme d’évoluer. Je pense que nous allons prendre le taureau à bras le corps et déjà vous avez vu, au bout de trois ans, il y a déjà un prix. Je pense qu’avec un peu plus d’effort nous allons déplacer les montagnes.
Interview réalisée par Lambert KOUAME