Le procureur de la République, Richard Adou, a requis la prison à vie pour Guillaume Soro, "eu égard à la gravité des faits" d’atteinte contre l’autorité de l’Etat, atteinte de l’intégrité du territoire national, de complot contre l’autorité de l’Etat, lors de l'audience tenue ce mercredi 16 juin 2021, au tribunal d’Abidjan-Plateau, dans ce qu’on peut appeler le procès des pro-Soro.
Il a également demandé au juge de condamner à 20 ans de prison ferme, Koné Kamaté Souleymane, alias Soul to soul, Koné Ardjouma, Fofana Kouakou Konan, Traoré Lamine, Kassé Kouamé Jean Baptiste, Kamagaté Adama, Silué Samuel, bamba Souleymane, Dosso Sékou, Traoré Babou, Zébré Souleymane, Touré Moussa, Sess Mohamed et Affoussiata Bamba-Lamine, pour des faits d’atteinte et tentatives d’atteintes contre l’autorité de l’Etat, les déclarer coupables de complot et tentative de complot contre l’autorité de l’Etat, de publication de nouvelles fausses.
Quant à Alain Lobognon et Simon Soro, l’un des frères de Guillaume Soro, le procureur estime qu’ils ne sont pas coupables des faits de complot et d’atteinte à l’autorité de l’Etat. Mais il les déclare coupables de diffusion de nouvelles fausses. En répression, le procureur de la République requiert contre eux, une peine de 17 mois d’emprisonnement et d’une amende de 500.000 FCFA chacun.
Le procureur a également requis la peine de 17 mois et 500.000 FCFA d’amende à Rigobert Soro, l’autre frère de Guillaume Soro et à Félicien Sékongo.
Le procureur requiert en outre la dissolution de Générations et peuples solidaires (GPS), mouvement politique créé par l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, aujourd’hui en disgrâce avec le pouvoir d’Abidjan.
Cette journée de mercredi a été marquée par la plaidoirie de Me Patrice Gueu, avocat de l'Etat de Côte d'Ivoire qui a soutenu que les armes stockées chez Guillaume Soro "venaient soutenir une insurrection armée". Pour lui, "les faits de complots, de tentative d'atteinte à la sûreté de l'État sont établis".
Quant à Me Niamkey, également de la partie civile, elle a plaidé pour la libération de Félicien Sekongo, estimant qu’"il s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment".
La partie civile a même demandé au juge de condamner les accusés, déclarés coupables, à payer une amende de cinq milliards FCFA.
Pour la défense, aucuns des faits reprochés aux accusés n'a été établi, ajoutant qu'"aucune preuve irréfutable" n'a été produite depuis l'ouverture du procès.
Autorisé à user de son droit à la parole, l’ancien ministre et député, Alain Lobognon a demandé la clémence du tribunal pour lui et ses co-accusés, surtout les militaires qui, selon lui, n’ont pas leur place dans un tribunal mais au front à un moment où la Côte d’Ivoire fait face à la menace terroriste.
Ouvert le 17 mai 2021, ce procès devrait connaitre son épilogue avec la délibération, prévue le mercredi 23 juin.
Lambert Kouamé