Monsieur le Ministre d’État ;
– Mesdames et Messieurs ;
Je suis très heureux de vous rencontrer aujourd’hui à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la cinquième phase du dialogue politique ouvert, transparent et inclusif, inspiré et souhaité par le Président de la République SEM. Alassane OUATTARA. Ce dialogue consacre, comme lors des étapes précédentes, l’enracinement irréversible de la démocratie dans notre Nation. Je voudrais, à l’entame de mon propos, vous adresser mes plus sincères remerciements ainsi que mes salutations fraternelles pour avoir répondu à notre invitation. Permettez-moi également de vous transmettre les salutations du Président de la République, SEM. Alassane OUATTARA, qui a constamment témoigné de sa disponibilité pour établir, garantir et faire vivre un dialogue constructif entre toutes les forces vives de notre pays.
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Mesdames et Messieurs,
Au sein d’une IIIème République dont les institutions stables, entérinées par le peuple souverain, ont désormais été éprouvées par plusieurs scrutins tant nationaux que locaux, notre assemblée marque le point de départ d’une nouvelle étape du dialogue politique instauré par le Président de la République. Ce dialogue politique est un cadre permanent de rencontres et d’échanges entre les acteurs de la vie politique nationale, en vue de trouver par le débat des idées et le consensus des positions, des réponses adéquates et concertées aux enjeux d’actualité touchant à la vie politique du pays. Comme vous vous en souviendrez certainement, plusieurs phases sont déjà été organisées avec succès: – Du 21 janvier au 25 juin 2019, sur la recomposition de la Commission Electorale Indépendante ;
– Du 9 janvier au 17 février 2020, sur le code électoral ;
– Du 14 au 21 octobre 2020, sur le cadre d’organisation du scrutin présidentiel ;
– Du 21 au 29 décembre 2020 enfin, sur le cadre d’organisation des élections législatives.
Ces étapes passées ont abouti à des avancées notables que nous devons à la classe politique entière et plus particulièrement aux défunts Premiers ministres, Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko. Leur engagement a grandement contribué à l’aboutissement des processus précédents et à l’instauration de discussions apaisées et fraternelles. J’ai également une pensée pour l’ex-Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Feu Sidiki Diakité, ainsi que pour Feu le Ministre Kabran Appiah, dont les contributions aux débats furent toujours enrichissantes et appréciées. En souvenir de leur mémoire et en hommage à la grandeur de la tâche qu’ils ont accomplie, je voudrais vous inviter à vous lever pour observer une minute de silence. (…) Je vous remercie.
Mesdames et Messieurs,
Grâce à l’engagement et à l’esprit de concorde de tous les acteurs qui ont toujours su prévaloir, des acquis clairs pour la préservation de la paix sociale et le renforcement de notre démocratie ont pu être collégialement atteints. Je veux, à l’entame de nos échanges, en rappeler quelques-uns pour dessiner l’évidence du chemin accompli et nous inspirer de ces progrès tangibles afin de les hisser, ensemble, toujours plus haut pour la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens :
– L’octroi du poste de 4ème vice-président dans le bureau de la Commission Centrale de la CEI, au PDCI, avec nomination, le 5 aout 2020, de Monsieur Siaka Bamba ;
-La poursuite des discussions entre le Président de la République et le Président Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA, le 11 novembre 2020 ;
– La levée, le 12 décembre 2020, du mot d’ordre de désobéissance civile ;
-Le retour, le 4 janvier 2021, des deux commissaires centraux de la CEI, issus de l’opposition qui avaient suspendu leur participation ;
-La recomposition des bureaux des Commissions Électorales Locales sur la base de compromis sur le terrain, à la veille des élections législatives de 2021 ;
-L’organisation, le 6 mars 2021, des élections législatives dans un climat apaisé avec la participation de toutes les forces politiques pour la première fois depuis plus d’une décennie ;
– Les mises en libertés par la justice à certaines personnes poursuivies pour des faits liés au mot d’ordre de désobéissance civile de 2020 et à la crise post-électorale de 2010, en vue de l’apaisement du climat social et les grâces présidentielles ;
– La rencontre entre le Président de la République et le Président Laurent Gbagbo, le 27 juillet 2021 ;
– La rencontre entre le Président de la République et le Président Affi N’Guessan, le 28 octobre 2021.
Mesdames et Messieurs,
Collectivement forts de ces avancées positives et structurantes qui ont permis des élections ouvertes, pluralistes et inclusives en mars dernier, conformément aux engagements du Chef de l’État, SEM Alassane OUATTARA et sur ses instructions, je vous ai conviés pour vous annoncer officiellement le lancement d’une nouvelle phase de notre dialogue politique national, dont les échanges à venir, seront -j’en suis certain – francs, respectueux de nos différences, et porteurs d’une même ambition de concorde et de rassemblement pour la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens. C’est dans cet esprit que s’inscrit cette cérémonie. Ainsi, au terme de la présente séance d’ouverture, Monsieur le Ministre de l’Intérieur conduira les échanges avec vous, en fonction de termes de référence qui seront définis. Ces termes de références devront tenir compte de l’évolution de notre pays. En effet, le contexte actuel a fondamentalement changé, les temps de crise sont passés, les Ivoiriens regardent vers l’avenir et le développement, et le cadre de nos échanges doit s’inscrire dans cette nouvelle réalité nationale et cette nouvelle dynamique positive pour la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens. En restant toujours et pleinement à l’écoute, les uns et les autres, nos échanges doivent toujours pouvoir nous projeter vers l’après, vers l’avenir, vers cette nation nouvelle que nous invite à construire le Président Alassane Ouattara pour notre jeunesse extraordinaire ! Je voudrais dans cette perspective vous assurer de ma disponibilité totale, chaque fois que je serai sollicité.
Mesdames et Messieurs,
Le dialogue politique qui s’ouvre ce jour et se tient à dessein en dehors de tout calendrier électoral, va donc naturellement se dérouler dans un climat social apaisé. C’est une chance que nous devons saisir, par-delà des différences de vues légitimes, qui font la nature même et la richesse d’une démocratie, afin de construire ensemble l’avenir que nous souhaitons pour cette nation que nous portons, je le sais, toutes et tous si haut dans notre cœur. Parce que nous savons à quel point nos concitoyens nous regardent. Et à quel point ils sont soucieux de voir cette paix et cette stabilité politique et sociale se pérenniser. Parce qu’elles seules permettent le vrai développement économique, celui qui dure et engendre les progrès puissants des sociétés et de leurs populations. Parce qu’elles seules permettent la quiétude des vies quotidiennes et les progrès spectaculaires d’une jeunesse nombreuse. Parce qu’elles seules permettent l’exercice responsable de la démocratie et le rayonnement durable d’une nation. Oui, il nous faut être conscient de l’ampleur de cette attente populaire et de l’exigence de notre responsabilité publique qui nous imposent d’agir en acteurs civiques éclairés, aptes à respecter nos altérités et faire vivre nos différences dans un esprit de raison et de tolérance, de respect mutuel et d’ouverture. En prenant soin de faire toujours prévaloir, lorsque d’éventuelles difficultés pourraient survenir, le sens du dépassement et du rassemblement et l’intérêt supérieur de notre nation. C’est-à-dire en faisant du destin des générations futures, la source fondamentale qui doit guider notre comportement et nos idées, nos paroles comme nos actes. Ainsi, parce que nous serons dans nos échanges, ces artisans minutieux de la paix, ces gardiens vigilants de la concorde, il n’y aura au final qu’un seul vainqueur : la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens, plus forts, plus unis et plus solidaires. Mesdames, Messieurs, Chers frères et sœurs, c’est sur cette parole de conviction et d’ambition, de liberté et de fraternité que je déclare ouverte la 5ème phase du dialogue politique nationale.
Je vous remercie.