23 décembre 2019,23 décembre 2021. Dans 48 heures, cela fera deux ans que le pouvoir d’Alassane Ouattara déclenchait un acharnement arbitraire contre Guillaume Soro et GPS.
Les commanditaires et les acteurs encore en vie (puisque certains ont malheureusement quitté ce monde), de la traque du pouvoir Rhdp contre Générations et Peuples Solidaires (GPS) et son président doivent s’interroger sur l’efficacité de leur entreprise.
Car, deux années après le début officiel de cette guerre contre l’ancien chef du Parlement et ses proches, ceux-ci continuent de troubler le sommeil du régime. Nul n’est dupe. Le 23 décembre, tout avait été mis en œuvre pour anéantir à jamais celui qui avait osé refuser d’adhérer au ‘’Parti unifié’’ fondé par Alassane Ouattara.
Après sa démission historique et courageuse de la présidence de l’Assemblée nationale, son ambition de briguer la présidence de la République ne lui sera pas pardonnée par ses anciens alliés. Car, Alassane Ouattara, qui avait décidé de se retirer du pouvoir après les deux mandats qui lui étaient autorisés par la constitution, s’est montré prêt à tout pour imposer comme successeur l’ex-Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Or, Guillaume Soro, très populaire, constituait la menace principale à une victoire du prétendant à sa succession que Ouattara avait préféré à tous les autres pour des raisons qui lui sont propres. Du coup, il fallait tout faire pour empêcher Guillaume Soro de participer à l’élection présidentielle de 2020. La stratégie trouvée a été d’inventer des accusations, et de mettre à ses trousses une justice aux ordres.
C’est ainsi que le 23 décembre 2019, après le déroutage, vers Accra, de l’avion qui le ramenait à Abidjan, plusieurs de ses proches seront mis aux arrêts et un mandat d’arrêt international émis contre lui-même pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national ».
Dans cette bataille, une vérité est connue de tous, y compris des soutiens inconditionnels du pouvoir Ouattara. C’est que Guillaume Soro, accusé depuis lors de tous les maux de la République, serait à ce jour le saint non inquiété s’il avait accepté, comme d’autres prétendants à la succession, de se soumettre à la volonté d’Alassane Ouattara et de s’aligner derrière le choix de Gon Coulibaly.
En d’autres termes, toute la honteuse traque qui vise l’ancien secrétaire général des ex-Forces nouvelles n’existent qu’en raison de son refus de se soumettre à la volonté de Ouattara.
Face à cette injustice, le leader de GPS n’a pas capitulé. Bien que condamné à différentes peines dont la prison à vie, bien que contraint à l’exil, il maintient ses ambitions et continue d’y travailler avec ses fidèles partisans.
Ainsi, chaque semaine, malgré une décision inique de sa dissolution prononcée par le tribunal criminel d’Abidjan et qui a fait l’objet d’appel, les membres de GPS déroulent leurs activités aussi bien sur le territoire national qu’à l’extérieur du pays. Certes, certains cadres du mouvement ont choisi de quitter le bateau en pleine tempête pour rejoindre le camp adverse espérant des privilèges. Mais ils sont encore nombreux ceux qui restent fidèles dans la dignité malgré toutes sortes d’épreuves dont la prison et l’exil.
Sur le plan judiciaire, Guillaume Soro et GPS ont également fait preuve d’une grande résilience. Les avocats de l’ex-Premier ministre ont obtenu de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples deux importantes décisions qui, si la Côte d’Ivoire était un pays de droit sous Alassane Ouattara, devaient suspendre les poursuites judiciaires contre Soro et permettre sa participation au jeu électoral. Le refus d’exécuter ces décisions d’une juridiction supranationale à laquelle le pays a, pourtant, librement adhéré ont permis au reste du monde de comprendre toute la haine du régime actuel contre son ancien allié. C’est aussi une victoire précieuse, avant la grande victoire. Celle du triomphe du droit et de la démocratie sur l’injustice et la dictature en Côte d’Ivoire.
Cissé Sindou