C’est la reprise, ce matin. Le procès du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé s’ouvre à nouveau. Cette ouverture se fait dans la tristesse, la douleur, la désolation et l’amertume. Une personne va manquer à l’appel. Et ce n’est pas n’importe quelle personne. Abou Drahamane Sangaré. Un pion essentiel. Il sera le chaînon manquant. Sa silhouette, son regard également. Sa chaise sera vide. Nous voici, ce lundi 12 novembre 2018, au bord du vide. Puisque nous cherchons partout le visage que nous avons perdu. Ce visage était notre avenir. Et nous avons perdu notre avenir. Ce visage était des nôtres et nous avons perdu cette part de nous-mêmes. Heureusement que son ombre va planer. Son âme est partie. Son esprit est présent. Et la diaspora ivoirienne et africaine qui sera, ce lundi 12 novembre 2018, à La Haye, promet rendre un vibrant hommage au président Abou Drahamane Sangaré. Et tous les participants sont priés de venir avec un bandeau noir pour marquer le deuil. En cette douloureuse circonstance, solidarité et recueillement doivent être les maîtres mots. «Il y a des personnes qu'on ne pleure pas. Leur vie est tellement un modèle d'engagement, de loyauté et d'intégrité qu'il faut les célébrer à tout moment. Le voyage du 12 novembre à La Haye revêt désormais un triple sens: soutenir les avocats de la Défense, apporter notre compassion au Président Gbagbo et célébrer son jumeau Sangaré», soutient Steve Beko. Pour l’honneur et le repos de l’âme du gardien du temple, il faut continuer de faire ce à quoi il a consacré sa vie. C’est-à-dire la lutte pour la démocratie, l’état de droit, la souveraineté et la liberté. Tant que la marche n'est pas achevée, le balancement des bras doit continuer. «Si je meurs, enjambez mon corps. Moïse n’est pas entré dans la terre promise. Je ne sais pas si je verrai la terre promise. Mais si je meurs, continuez le combat», disait Abou Drahamane Sangaré. Parole d’une rare profondeur qui interpelle plus d’une personne. Rappelons-nous du serment de Strasbourg. Au début du Front populaire ivoirien, il faut dire d’abord l’embryon. Le Front populaire ivoirien, ce fameux serment de Strasbourg. Les quatre qui ont posé les bases du Front populaire ivoirien. A savoir : ZadiZahourou, Amadou Traoré dit Le Puissant, AssoaAdou et Laurent Gbagbo. Tout part de là. Et à ce serment de Strasbourg, disait : « Si jamais l’un d’entre nous meurt, celui qui reste en vie doit tout faire pour conquérir le pouvoir pour changer la Côte d’Ivoire ». Le gardien du temple est tombé. Il nous revient de constituer un blocus autour du temple. Afin qu’il ne soit pas détruit. Alors gardons jalousement et soigneusement le temple. Continuons à entretenir le temple. Chaque jour, les ouvriers du temple doivent le nettoyer. C’est-à-dire le maintenir propre. Continuons à fréquenter le temple. Si on ne connaît pas le temple, c’est qu’on est perdu. Le monde entier connaît le temple. Le temple du savoir, de la loyauté, la fidélité, l’amitié. Et de l’engagement politique. Le temple a été pensé, conçu par des personnalités dont le plus illustre n’est rien d’autre que le Président Laurent Gbagbo. Et Abou Drahamane Sangaré l’a maintenu en l’état sans enlever quelque chose. Bien il y a apporté son savoir- faire et son savoir- être. Le temple a tangué avec des courants d’airs contraires, des tempêtes, de l’orage. Mais ne s’est pas écroulé. Ce, avec la détermination, la volonté, l’engagement du gardien du temple. Si le gardien du temple est parti c’est parce que le temps du retour du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé n’est plus loin. C’est une question de seconde, de minute, d’heure. En est mot, c’est une question de temps. Quand le diable croit avoir fermé une porte, c’est qu’il donne à Dieu l’occasion d’ouvrir une plus grande. Le Seigneur fait chaque chose en son temps. Bonne lecture. Allons-y seulement. Haut les cœurs. La liberté vaincra. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. A la semaine prochaine. Inch’Allah !
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