Les troupes françaises de l’opération militaire Barkhane, présentes au Mali depuis 2013 dans le cadre de la lutte contre le djihadisme dans le Sahel, vont quitter le Mali où les conditions de la lutte antiterroristes ne sont plus réunies, a acté, jeudi, le président français Emmanuel Macron.
«En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les Etats européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations», indique un communiqué de l’Elysée.
Cette décision, selon les autorités françaises, est la conséquente de l’instabilité dans le pays suite au refus de la junte au pouvoir d’organiser des élections.
Elle intervient après des mois de tension entre la France et les nouvelles autorités maliennes de transition qui ont décidé de recourir à Wagner pour venir à bout des terroristes.
«Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés. C’est la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui au Mali. La lutte contre le terrorisme ne peut pas tout justifier, elle ne doit pas, sous prétexte d’être une priorité absolue, se transformer en exercice de conservation indéfinie du pouvoir.», a justifié le président Macron, assurant que la France continuerait à « jouer un rôle fédérateur » dans la région «afin de contenir la potentielle extension géographique des actions des groupes armés terroristes».
Ce retrait qui va se faire de manière ordonnée, va se traduire par la fermeture des emprises de Gossi, de Ménaka et de Gao, il sera effectué avec les forces armées maliennes et avec la Mission des Nations unies au Mali».
Lambert KOUAME