Comme c’est marrant. Laurent Gbagbo en tournée à l’Ouest tente de falsifier l’histoire du pays. Ses partisans du PPA-CI et lui tentent de faire croire, que lors de la crise politico-militaire de 2010, ce sont uniquement les Wê qui ont été tués à Duekoué et dans les localités environnantes. Ils ont même érigé une stèle sur laquelle ils ont écrit une grossière contrevérité : «Les 28,29, 30 et 31 mars, la France, l’Onu et la rébellion ont fait d’eux des victimes d’un génocide». Heureusement que l’Etat, qui veille au grain, a fait retirer les écriteaux de la manipulation et de la honte devant la fosse commune comme il en existe à Yopougon et au cimetière municipal d’Abobo où plusieurs centaines de victimes du système Gbagbo reposent à jamais.
A Duekoué, Laurent Gbagbo veut tronquer les faits. Il évite soigneusement de dire que c’est lui qui a armé les supplétifs libériens, les nombreuses milices comme le Miloci, les Flgo, le Gpp qui semaient la terreur en 2010. Le colonel Gaoudi Oualata l’a bien répété avant l’arrivée du Woody à Duekoué. Au su de tous, ces gens ont exécuté froidement de nombreux Ivoiriens. Ces individus aux crânes rasés à la solde du pouvoir LMP se sont livrés aux pires exactions jamais vécues dans le pays de Félix Houphouët-Boigny. 'L’article 125" et les remplissages de puits sont encore vivaces dans les esprits pour rappeler à l’opposant historique qu’il a intérêt à refermer cette parenthèse, dans l'intérêt de la paix dans le pays.
Il est temps, grand temps que Laurent Gbagbo se remette en cause et arrête de jouer à l’homme neuf. A l’Ouest, c’est son système qui a distribué des armes comme des petits pains à des jeunes gens qui n’avaient aucune expérience dans le maniement des armes. Face à la détermination des Forces nouvelles, ils ont capitulé. C’est ça qui est la vérité et rien d’autre. Dans leur descente vers le sud, les hommes des commandants Losseni, Cherif Ousmane, Watao, Fofié Kouakou, Koné Messamba, Koné Zakaria n’ont rencontré de résistance qu’à l’Ouest où Gbagbo est présent aujourd’hui. Nulle part en Côte d’Ivoire, ils ont eu à utiliser les armes de guerre à leur disposition. Même à Gagnoa et à Mama dans le village de Gbagbo, personne n’a été tué. Pourquoi ? C’est justement parce que personne n’a été armé dans cette région. La colonne des Frci est passée tranquillement sans déranger personne vu que la cible principale de son combat se trouvait à Abidjan et non à Duekoué.
Gbagbo doit donc enfin dégager sa part de responsabilité dans la crise de 2010 et ses effets collatéraux. Aujourd’hui, il a beau dit qu’on n’a pas besoin de s’entretuer pour une élection. Mais c’est lui qui, refusant sa défaite, a annulé les votes de toute la moitié nord du pays en vue de s’autoproclamer président élu, dans la pure tradition du brigandage. C’est cette histoire et ces faits irréfragables qu’il ne parviendra jamais à effacer de la mémoire collective des Ivoiriens. Son parti ne vaut plus rien, comme le valait le FPI d’alors. C’est pourquoi, il est obligé de s’accrocher au Pdci pour exister. Dans tous ses discours, il appelle le parti d’Henri Konan Bédié au secours. Mais, là où il se trompe lourdement, c’est que le Pdci est un parti créé par Houphouët-Boigny, l’homme qu’il a combattu et humilié durant tout le temps de son opposition. Une chose est sûre, c’est donc le Pdci qui l’utilisera pour chercher à revenir au pouvoir et non le contraire. La politique, c’est la loi de la majorité. Les résultats des dernières législatives inclusives sont là pour irriguer toutes les mémoires amputées.
SW