Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement, lors de l’assemblée annuelle de la BAD à Accra, au Ghana, le 23 mai 2022
Les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) se sont ouvertes ce mardi 24 mai 2022 à Accra, au Ghana, en présence de plusieurs personnalités dont le vice-président ivoirien M. Tiémoko Meyliet Koné qui représentait le Président Alassane Ouattara.
Reprises, en partie, en présentiel, après deux ans en visio-conférence, en raison de la pandémie du Covid-19, ces réunions constituent l’événement le plus important de l’année.
Déjà, le lundi 23 mai, le président de la BAD, Akinwumi Adesina, s'est exprimé devant la presse sur les grands enjeux de la conférence et la dynamique qui sera insufflée. Il s’agit notamment de la sécheresse, des cyclones ainsi que des phénomènes météorologiques extrêmes qui dévastent le continent, un changement climatique qui a un coût humain et financier, a décrit Akinwumi Adesina.
« L'addition s'élève à 50 milliards de dollars, chaque année, d'ici à 2040. Nous ne sommes pas responsables du changement climatique, mais nous souffrons de manière disproportionnée de ses conséquences négatives », a-t-il déclaré.
Les assemblées annuelles de la BAD attirent quelque 3 000 délégués: dirigeants et actionnaires de la Banque pour faire le point. C'est également l'occasion pour les représentants des gouvernements et des entreprises de discuter de questions économiques africaines. Le thème cette année : « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique », thématique qui s'aligne sur les préparatifs de la COP27 prévue à Charm el-Cheikh, au mois de novembre.
Le président de la BAD insiste sur les engagements de son institution à contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre du continent. Plus question de financer le charbon, par exemple. Cependant, il reste prudent sur d'autres sources d'énergies, à l'image du président angolais qui a récemment appelé, lors d'une réunion de l'organisation des producteurs de pétrole africains, à ne pas quitter hâtivement les combustibles fossiles.
« Ce que je veux dire, c'est que le gaz naturel doit rester un élément fondamental du système énergétique de l'Afrique parce que nous avons besoin de systèmes énergétiques stables, nous devons créer des emplois et nous avons besoin d'industries. L'Afrique ne peut pas être pauvre, nous voulons aussi être riches. Nos populations le méritent », a-t-il poursuivi.
Concernant les actions pour le climat, la BAD a doublé son budget, assure Akinwumi Adesina. Mais ce dernier insiste sur la nécessité de justice climatique et rappelle que les pays du Nord ont des engagements à respecter envers le continent.
La crise en Ukraine, avec pour conséquence la pénurie alimentaire sur le continent est aussi à l’ordre du jour de cette grande assemblée. Le conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé une facilité de 1,5 milliard de dollars. Cette initiative doit bénéficier à 20 millions d’agriculteurs africains qui recevront notamment des semences. L’objectif étant de produire rapidement 38 millions de tonnes de denrées alimentaires.
Selon le secrétaire général de l’institution financière régionale, M. Vincent Nmehielle, ce sont environ 3 000 délégués de 54 pays membres régionaux et 27 membres non régionaux qui sont à Acrra. Et qui, pendant quatre jours, vont échanger sur le thème : « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique ».
Notons que les Assemblées annuelles permettent à la Banque de faire le point avec ses actionnaires sur les progrès réalisés au cours de l’année écoulée.
Solange ARALAMON