Les véhicules, de plus en plus neufs, utilisent du super
Les Ivoiriens se sont réveillés, ce matin, en constatant que le prix du Super a connu une hausse de 40 FCFA. Passant de 695 FCFA à 735 FCFA le litre. En avril, le prix du litre de super était de 635 FCFA. Il a connu une hausse de 60 FCFA pour se retrouver à 695 FCFA en mai. Avec cette autre augmentation, on enregistre donc une hausse de 100 FCFA sur le litre du super en l’espace de 2 mois. Quant au prix du gasoil, il se maintient pour ce mois de juin à 615 FCFA.
À l’analyse, le gouvernement ivoirien laisse inchangé le prix du gasoil parce que pense-t-il, c’est un carburant qui est utilisé par une grande partie de la population et surtout par les transporteurs. Pour éviter donc une flambée des coûts des transports et des denrées alimentaires, seuls les utilisateurs du super (considéré comme minoritaires) endossent la flambée des cours du pétrole sur le marché international. Mais, en réalité, c’est un mauvais calcul.
En effet, un tour sur le terrain et on se rend bien compte que de plus en plus d’automobilistes optent pour le super. Qu’ils soient particuliers ou transporteurs. Simplement parce que ces derniers ont constaté que l’usage du super comporte de nombreux avantages. Notamment, au niveau de l’entretien du moteur et lui donne une plus longue durée de vie. Le super est donc devenu le carburant de référence pour les véhicules plus récents. Nul n’ignore que les Véhicules de transport avec chauffeur (VTC) prennent de plus en plus du terrain. En plus, dans le cadre de la politique de renouvellement du parc automobile ivoirien, les voitures, de plus en plus jeunes, utilisent pour la plupart du super. Sur le terrain du transport urbain, seuls les mini-cars (gbakas), les vieux taxis communaux (wôrô-wôrô) et quelques taxis interurbains (taxi-compteurs) utilisent encore le gasoil. À partir de ce constat, on est en droit de se demander s’il est judicieux de faire endosser l’augmentation du carburant aux seuls utilisateurs du super. Les efforts consentis par le gouvernement pour amortir la hausse des cours du pétrole sur le marché international ne peuvent-ils pas profiter à tous, en attendant que les réserves importantes de pétrole brut et de gaz naturel découvertes en eau profonde dans le bassin sédimentaire de la Côte d’Ivoire n’entrent en exploitation ? ça demeure une voie à explorer par les décideurs. Sinon, si l'on n'y prend garde on arrivera nécessairement à une augmentation des prix des denrées alimentaires, conséquence immédiate de l'augmentation du coût dutransport.
Modeste KONE