Lutte contre la corruption : Et si les visites inopinées étaient un début de solution





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Le Premier ministre Patrick Achi a procédé le 11 juillet 2022, au lancement de SPACIA, une plateforme destinée à dénoncer facilement et précisément les actes de corruption dans tous les secteurs d’activités, en vue d’en réduire drastiquement ses conséquences sur notre société.

Invité de la conférence de presse "TOUT SAVOIR SUR" du Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG), le mardi 26 juillet 2022, le Directeur de la Communication et des Relations extérieures au ministère de la Promotion de la bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption  Fousseny Touré a révélé que la corruption est un fléau qui a fait perdre à l’économie ivoirienne environ 1. 400 milliards de FCFA, en 2019, soit 4 % du PIB et 64 % du service de la dette.

Sans excuser les forces de l'ordre qui sont pointées du doigt par tous, la situation n’est pas non plus reluisante dans nos administrations.

Aujourd’hui, pour se faire établir un petit document, l’on vous fera tourner en rond ou vous donner rendez-vous à une date tellement éloignée que vous vous sentirez obligé de passer par des dessous de table pour espérer entrer en possession de votre document, pourtant nécessaire pour la bonne marche de votre activité. Face à ce laxisme, il urge pour les autorités d’user de stratagèmes pour rappeler les agents véreux à l’ordre.

Le commissaire du gouvernement, Ange Kessi, qui a très tôt compris le cri de détresse des populations et autres usagers n’a pas attendu longtemps pour aller sur le terrain.

Le cas le plus récent remonte à la fête de Tabaski, période de grands mouvements des populations, où Ange Kessi a décidé d’observer les comportements des éléments des forces de l'ordre. En alternant véhicules de transport en commun et véhicules banalisés, il a dit avoir visité du samedi 23 au dimanche 24 juillet 2022, plusieurs localités dans l’ouest du pays.

Ainsi, le commissaire du gouvernement a pu se féliciter du bon comportement de certains de ses éléments et rappeler à l’ordre les « brebis galeuses ».

Pour ceux qui suivent le procureur militaire, cette tournée n’est pas la première. Un exemple qui devrait inspirer certaines de nos autorités afin que, loin des discours dans les bureaux, elles descendent dans l’arène pour apprécier la réalité des choses.

Sinon, à quoi s’attend un ministre du Commerce, flanqué de ses gardes de corps et qui débarque dans un marché pour, dit-il, vérifier l’effectivité de l’application des prix indiqués par le gouvernement ?

En-tout-cas pas à ce que le petit boutiquier ou le boucher lui donne un prix autre que celui fixé par le gouvernement.

Un ami mien proposait un geste simple : les visites inopinées.

Pour mieux se faire comprendre, il propose par exemple que chaque ministre fasse des visites inopinées dans tous les départements dont il a la charge. Sans forcément avertir le directeur du département par exemple, le ministre de l’Industrie peut aller au guichet unique de création d’entreprises, y passer la demi-journée, interroger les pétitionnaires sur la raison de leur présence en ces lieux, ce qu’ils demandent et qu’est ce qui bloque le dossier et ainsi de suite.

Ces visites, qui ne coûteront certainement pas grand-chose au ministre, auront plusieurs avantages. Elles vont permettre de lutter contre l’absentéisme et les retards, mais aussi et surtout vont accélérer le rythme du travail.

Certains administrateurs essaient tant bien que mal de rendre leurs services agréables à visiter. Il fut un moment, nous rapporte-t-on, qu’un sous-préfet à Prikro, avait horreur de voir des personnes traîner dans la cour de la sous-préfecture ou assises longtemps sur les bancs. Chaque fois, il sortait pour demander ce qu’elles attendent et s’il le faut, il se rendait lui-même au secrétariat pour voir à quel niveau étaient les dossiers. Pour lui, ces villageois, pour la plupart, ont mieux à faire dans les champs que d’ « user les fesses » sur les bancs d’une sous-préfecture. Belle époque, me suis-je dit.

Si, chaque ministre ou administrateur effectue ces visites, c’est sûr que les choses pourraient changer positivement et les Ivoiriens n’en demanderont pas moins. Et les caisses de l’Etat s’en sentiront beaucoup mieux.

Lambert KOUAME

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