Malgré la sensibilisation à emprunter les ponts piétons, en vue de faciliter la traversée et réduire les risques d’accidents sur l’autoroute internationale de Grand Bassam, les populations de Derrière Warf, Jean Foly, Gonzagueville et Anani, dans la commune de Port-Bouët, continuent de prendre des risques.
A Port-Bouët, les ponts piétons sont à la recherche de piétons. Pourtant la commune de feue le maire Hortense Aka Anghui fait partie des communes les mieux loties en matière de ces infrastructures avec 4 ponts piétons situés le long de la nouvelle autoroute.
Ce mardi, il est 8h22. Dame Yvonne Kaménan (nom d’emprunt) vient de descendre d’un taxi communal à quelque 10 mètres du pont piéton situé, à Port-Bouët, Gonzagueville, non loin du terminus du bus. Sans plus attendre, elle jette un regard à gauche et hop, elle se lance pour traverser la chaussée. Approché pour savoir pourquoi elle n’emprunte pas le pont qui leur est pourtant dédié, elle répond : "c’est trop loin et ça perd le temps". Mais tout d’un coup, comme prise par un remord, elle se reprend, "vu mon état de santé, je ne peux pas prendre les escaliers. En plus j’ai le vertige quand je suis en hauteur".
Quelques minutes après, deux jeunes gens, pour rejoindre la plage située de l’autre côté de la route, s’adonnent au même exercice. "Mon vieux, on fait ça toujours", se sont ils justifiés avant de diriger vers leur destination, en ce début de matinée.
La construction de ces infrastructures avait pourtant suscité l’adhésion des populations. Mais comment se fait-il qu’elles les abandonnent pour risquer leur vie ?
Pendant que pour certains cela est dû aux cas d’agressions sur les ponts à la tombée de la nuit, pour d’autres, ce n’est ni plus ni moins que la paresse qui si l’on y prend garde pourrait avoir des conséquences graves.
En dépit des difficultés évoquées, certains, à l’image de Elodie Kanié préfèrent la traversée par le pont pour évité de se faire renverser par un véhicule. Pour cette élève, il faut intensifier la sensibilisation car "rien ne vaut la vie".
Lambert KOUAME