Simone Gbagbo vient de porter sur les fonts baptismaux le Nième parti politique ivoirien. Il s’agit de Mouvement des Générations capables. Selon ses fondateurs, c’est une organisation politique humaniste et progressiste, un courant politique fortement ancrée dans la social-démocratie. Au niveau économique, MGC est pour la promotion de l’économie sociale de marché.
Cette tendance politique qui allie le système économique de marché, et l’exigence de la protection sociale des populations par un Etat qui édicte des règles. Dans ce système, le développement profite à tous. La solidarité nationale l’emporte sur les intérêts et lobbies extérieurs. Il s’agira d’un développement qui conciliera le progrès économique, la justice sociale et la préservation de l’environnement. Avant le MGC, il y a eu le PPA-CI sorti des entrailles de l’ubuesque Refondation qui, de triste mémoire, a dirigé la Côte d’Ivoire de 2000 à 2011.
Le PPA-CI a été créé dans l’Euphorie du retour de Gbagbo après son passage au bagne de la CPI. L’opposant historique a préféré créer cette nouvelle formation plutôt que de reprendre à AFFI N’Guessan, le FPI. Le PPA-CI, selon ses initiateurs défend des valeurs comme « socialisme, panafricanisme et souverainisme ». C’est hilarant !
Ce n’est pas tout. Il y a la maison mère, l’enveloppe FPI qui continue de faire son chemin. Son président Affi N’Guessan a rappelé en janvier les valeurs qui sous-tendent son engagement : progressisme, humanisme et démocratie. Rien que pour l’ancienne LMP ou Cnrd, c’est selon, il y a trois branches. Sans oublier que Charles Blé Goudé, le leader incontestable des jeunes patriotes de Gbagbo, qui vient d’avoir son passeport pour Abidjan arrive avec son Cojep devenu, entre temps, un parti politique.
On peut faire ça ? On se perd en conjecture face à la dislocation de l’univers Gbagbo en multiples sous -groupes. Finalement, si tout le monde crée son parti politique, qui sera le militant de base ? Comme dans une armée mexicaine, chaque refondateur veut devenir leader avec une petite parcelle du pouvoir, pourvu qu’il soit appelé président. ! Le temps, a-t-on coutume de le dire, est un autre nom de Dieu.
Gbagbo n’avait de cesse de répéter cela à ses ouailles. Aujourd’hui, tout est clair : il récolte les fruits générés par les graines qu’il a semées. Il a enseigné le désordre, la manipulation, la malhonnêteté, l’usurpation des titres et des postes. Il ne peut s’en prendre à personne car tous ces gens qui s’agitent autour de lui sont ses créations. Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Ceux-ci mettent en pratiques les valeurs qu’il leur a inculquées. On peut le dire net, il faut que Gbagbo revienne sur terre et arrête de rêver à un hypothétique retour au pouvoir.
Les Ivoiriens sont largement et suffisamment édifiés par sa façon de gouverner qui a déstructuré le pays. Aujourd’hui, le président Ouattara est en train de faire le second miracle ivoirien. Gbagbo a tout intérêt à se ranger et à vivre pleinement sa vie d’ancien président de la République, avec le statu en or qu’il avait fait voter sous son magistère. S’il s’entête à candidater et à créer de nouveaux troubles, vu son inéligibilité, il n’est pas certain que les Ivoiriens lui pardonnent une nouvelle imposture comme la tentative de confiscation du pouvoir en 2010. A chaque chose son temps, le temps de Gbagbo est passé et dépassé. Il doit courageusement l’admettre et vivre pleinement sa vie de retraité.
SW