Le procureur militaire Ange Kessi Kouamé n’en finit pas avec ses actions de sensibilisation et de répression en vue de lutter contre le racket.
Après des visites inopinées sur plusieurs axes routiers du pays où il a pu constater le bon comportement de certains éléments et pris d’autres en flagrant délit de racket, le commissaire du gouvernement est revenu, cette fois ci dans un post sur sa page Facebook, en appelant, avec des mots crus, les agents des forces de l’ordre à travailler avec professionnalisme, s’ils ne veulent pas qu’on les filment en service.
Pour lui, autant les éléments sont fiers quand ils sont filmés en train de sauver un enfant de la noyade ou entrain de secourir un individu en détresse, ou posent un acte fort de civisme ou de maîtrise de soi, félicités et récompensés, de même ils devront admettre que ceux qui ternissent la corporation en posant des actes infamants et honteux soient filmés, sanctionnés pour qu'ils ne recommencent plus.
En matière de lutte contre le racket, tous les moyens sont recevables pour avoir des renseignements, pourvu qu'ils soient crédibles, fiables et ne rentrent pas dans la délation maléfique.
Ces informations peuvent avoir plusieurs sources : la plainte, la dénonciation portée devant les officiers de police judiciaire et le tribunal militaire ou "civil", les informations relayées dans la presse et sur les réseaux sociaux si et seulement si, comme il a été dit plus haut, elles sont soutenues par des preuves.
Et ces preuves peuvent être démontrées de plusieurs manières : vidéos, photos de caméra ou de téléphones personnels.
Concernant la prise de vidéo ou de photographie des éléments des forces de l'ordre, il faut faire très attention.
Il est interdit de filmer des éléments des forces de l'ordre dans leur vie privée quelles qu’en soient les raisons.
Par contre dans le cadre du service ou à l'occasion du service si des faits constituent des violations graves des droits humains, bastonnade, tracasserie, extorsion de fonds ou racket, tout acte qualifié délit, contravention ou crime commis au vu et au su de quiconque, le fait de filmer peut constituer une preuve de l'infraction au cas où il y'a dénonciation ou plainte.
Toute force de l'ordre qui s'interpose ou fait de la rétention, en bloquant ou en détruisant un portable ayant servi à filmer s'expose à une répression sévère de la loi pour entrave à la justice, destruction de bien ou vol.
Un fonctionnaire de police, militaire ou paramilitaire qui retient un individu à qui il reproche de l'avoir filmé, sans en référer d'abord au procureur de la république compétent, commet une grave violation des droits humains pour détention arbitraire.
Nous sommes fiers de nos éléments quand ils sont filmés en train de sauver un enfant de la noyade ou entrain de secourir un individu en détresse, ou posent un acte fort de civisme ou de maîtrise de soi à l'image de ce jeune policier lors de la finale du tchin-tchin. Ceux là doivent être connus, félicités et récompensés.
De même nous devons admettre que ceux qui ternissent la corporation en posant des actes infamants et honteux soient filmés, sanctionnés pour qu'ils ne recommencent plus.
Qu'il soit positif ou négatif, le fait de filmer un élément des forces de l'ordre participe à la bonne gouvernance et à l'administration des preuves devant la justice pourvu, comme il est dit plus haut, que l'intention de celui qui a produit la vidéo ne soit pas toxique et qu'elle serve à l'éducation, à une prise de conscience collective et à l'amélioration des services publics.
Sans la vidéo, il n'aurait pas été possible de poursuivre, juger et condamner des individus qui violentent ou humilient nos braves éléments des forces de l'ordre ; nous voulons une société qui évolue, acceptons donc les méthodes modernes d'administration de la preuve.
Ce n'est pas pour rien que la ville d'Abidjan et d'autres, sont truffées de caméras de surveillance, cela sert aussi et surtout à la justice.
Après une publication sur un réseau social, les enquêteurs de l'unité de lutte contre le racket (ULCR), se sont rendus à ZATTA et m'ont rendu compte, en ce qui concerne les faits qui se sont déroulés à ce corridor, la semaine dernière ou un individu témoin d'un acte de racket, a été arbitrairement retenu par des agents des eaux et forêts qui lui reprochaient de les avoir filmés.
Ordre a été donné au patron de l'Ulcr et ses hommes de rechercher ces agents des eaux et forêts et les déférer devant le parquet du procureur de Toumodi après une enquête ouverte pour détention arbitraire et tentative d'extorsion de fond et obstruction à la justice.
Autant nous sommes fiers de certains en brandissant leurs photos sur les réseaux quand ils posent des actes de bravoure honorant les corps habillés, autant dans l'honnêteté, nous devons refuser que d'autres ternissent l'image et jettent l'opprobre sur les hommes en uniformes et je crois que sur ce point, nous nous sommes compris.
Les militaires et paramilitaires de Cote d'Ivoire doivent donner le bon exemple de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption.
Nous devons nous comporter de façon à ce que le reste de la société c'est-à-dire les civils suivent nos exemples, le bon exemple de l'intégrité de la propreté morale de l'honnêteté.
C'est pourquoi nous disons non, non et non quand nous entendons les gens dire "la société est corrompue, il y'a des hommes qui détournent des milliards...ce sont les 500 f de racket que vous poursuivez". Comme si 500f ou 1000f ce n'était pas de l'argent. Savons-nous combien ces 500f que vous qualifiez de "seulement" coûtent dans l'année ?
Plus de 140 milliards et c'est la banque mondiale qui a chiffré ce montant que notre pays perd dans les 500f et 1000f qu'on nous rackette.
Quand on porte la tenue militaire ou paramilitaire, on doit rester digne et non envieux des autres au point de vivre au-dessus de ses moyens pour vous conduire à aller chercher l'argent des autres.
Il vaut mieux une bonne renommée qu'une ceinture dorée.
Que ce soit un "Togo", 1000f ou cinq millions de francs, je ne tolérerai aucun acte de racket des forces de l'ordre qui soit porté à ma connaissance par constat, plainte, dénonciation quel que soit le moyen dont l'information m'est parvenue.
Alors mesdames, messieurs si vous ne voulez pas qu'on vous filme, arrêtez de faire des bêtises en service; c'est tout simple.