Dédicace de Cocoaïans (Naissance d’une nation chocolat) : Gauz’ sonne la révolte des producteurs de cacao





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L’écrivain et scénariste Gauz’ revient avec une autre œuvre littéraire, Cocoaïans, naissance d’une nation chocolat dont la dédicace a eu lieu, samedi 19 novembre 2022, à la fondation Donwahi. Comme à son habitude et avec son style atypique alliant plusieurs genres littéraires (Théatre, poème, récit), l’auteur crée encore la polémique, sur un sujet brûlant, la question de l’industrie chocolatière, où le producteur est de plus en plus pauvre et l’industriel continue de s’en mettre plein les pôches.

Gauz’ fait voyager le lecteur dans l’espace et dans le temps, dans un pays imaginaire, Cocoaïan (pas si imaginaire que ça, trop de références ramènent à la Côte d’Ivoire) qui a basé son développement sur la production du cacao. Un développement illusoire qui cache en fait une dépendance à l’occident, détentrice de toutes les usines de transformation, et qui impose sa loi. « … Le succès de ce pays repose sur un malentendu. Nous serions en train de parler d’autre chose si nous étions les premiers producteurs mondiaux de chocolat plutôt que de cacao ». Et c’est tout ça qui change la donne. « Ample fresque historique à travers le XXe et le début du XXIe sièclesCocoaïans raconte l’histoire politique du cacao. De la fève au produit transformé, la culture et le commerce du cacao, traduisent les rapports de domination imposée par l’Occident aux pays producteurs d’Afrique », ce passage de la préface résume bien l’œuvre.

Gauz’ croit qu’il est temps pour les Cocoaïans d’en prendre conscience et il pense que c’est possible. « Je ne suis pas dans l’utopie, il faut juste repenser l’avenir du pays », soutient-il. Entre son projet littéraire et le projet politique, le pas est vite franchi, la barrière est quasi inexistante. Avec son franc-parler, l’écrivain a craché ses vérités à l’auditoire dans cette cérémonie qui a vite pris l’allure d’un débat. Pour lui, « si personne ne consomme le cacao, il ne va rien arriver, le chocolat n’est pas vital ». Et d’enchaîner : « Et si le chocolat n’est pas vital, ça veut dire qu’on a bâti notre nation sur des caprices de bourgeois. La révolution dont je parle est immatérielle. Nous y sommes déjà préparés ».

Dur et engagé par moments, Cocoaïans ou Naissance d’une nation chocolat, est digeste et se laisse déguster aisément. Le combat que mène l’auteur et les images qu’il utilise à souhait n’enlève rien à la simplicité du texte. Bien au contraire.

 

Modeste KONE  

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