Quelques jours à peine que la société belge Semlex a été choisie après un appel d’offres comme opérateur technique pour la confection des cartes nationales d’identité ivoiriennes, qu’elle est rattrapée par ses vieux démons. Déjà, des voix s’élèvent pour émettre des doutes sur le fabricant de passeports. Non pas sur sa capacité à accomplir la tâche qui lui a été confiée, mais sur ses pratiques d’acquisition des marchés publics et sa probité.
En effet, annonçant l’information selon laquelle Semlex Côte d’Ivoire a remporté l’appel d’offres, RFI n’a pas manqué de revenir sur les déboires de la société uccloise et de son chief executive officer (CEO) en Belgique. En effet, la chaîne de radio française a rappelé le scandale des passeports congolais, révélé par l’agence de presse britannique Reuters, il y a 2 ans. L’opérateur était accusé de facturer un passeport congolais à 185 dollars contre 65 Euros pour le passeport biométrique en Belgique dont 60 dollars revenaient à l’opérateur , 60 dollars à une proche du président Kabila et seuls 65 dollars étaient reversés à l’Etat congolais.
Reuters doute également de la manière dont le groupe belge obtient des contrats de fourniture de systèmes d'identification et de documents d'identité biométriques en Afrique.
En Belgique, le parquet fédéral avait fait exécuter des perquisitions au siège de Semlex et au domicile de son CEO, Albert Karaziwan. La société était visée par une enquête, car suspectée de blanchiment d’argent et de corruption.
Le fabricant de passeports biométriques a toujours rejeté ses accusations, arguant qu’il est l’objet d’une campagne de harcèlement.
Le contrat de 12 ans signé avec la Côte d’Ivoire concerne la fourniture de 32 millions de cartes d’identité, dont 12 millions les 2 premières années pour un montant global de 700 millions d’Euros (450 milliards FCFA).
L’opérateur est également chargé d’élaborer le registre national des personnes physiques (RNPP).
Semlex est représentée dans plus d’une dizaine de pays africains.
Lancé en 2018, l’appel d’offres a été remporté par la société belge devant trois autres entreprises. Il s’agit de Snedai/Zetes (Ivoiro-Belge), Gemalto (Néerlandaise et Idemia (Française).
Modeste KONÉ