Cette formule, dénichée au cœur de l’ouvrage écrit par Pierre Assouline sur le « nageur d’Auschwitz »*, Alfred NAKACHE, m’est apparue très éclairante sur la réalité de la vie d’un sportif professionnel et plus particulièrement celle des meilleurs d’entre eux : les champions. L’auteur ajoute même:
« Un sportif parvenu au sommet à moins de droits que de devoirs. »
Cela tranche avec la plupart des idées reçues sur les sportifs qui seraient des privilégiés gagnant beaucoup d’argent et feraient ce que bon leur semble à longueur de journée.
Le métier de sportif de haut niveau est très exigeant et pour atteindre le sommet, ils doivent s’astreindre à une vie particulièrement rigoureuse sous peine de retomber plus vite qu’ils n’ont mis de temps pour grimper.
Et c’est là que ces formules prennent tous leurs sens et si nous convenons qu’un champion a des obligations, elles ne sont pas, selon nous, uniquement au niveau des résultats sportifs. Bien sûr que nous attendons d’un champion qu’il le reste le plus longtemps possible et c’est ce qui le caractérise, cependant nous savons que la roue tourne et que d’autres champions poussent à la porte. Néanmoins, nous sommes convaincus qu’« être un champion », c’est bien plus que de gagner des matchs ou de battre des records. L’aura d’un Mohamed ALI dépasse ses titres de champion du monde et sa défaite face à Joe FRAZIER lui a-t-elle oté sa grandeur ? Le cycliste français réputé pour ses 2ème places au Tour de France, Raymond POULIDOR, ne correspond-il pas à la définition du champion que nous avons décrit ci-dessus alliant tout au long de sa carrière courage, persévérance, exemplarité et un fair-play exceptionnel dans la défaite ? CHAMPIONS et VICTOIRES vont de pair mais ces hommes et femmes sont avant tout des modèles, des sources d’inspiration pour les Hommes du commun et dès lors, nous retiendrons que leurs obligations sont tout autant d’ordre moral, éthique ou comportemental …
Si nous étendons cette idée à notre club dont le statut de CHAMPION est indiscutable, quelque soient nos résultats sportifs d’une saison à l’autre, il est évident que nous y avons tous bien plus d’obligations que de droits, qu’il s’agisse des joueurs, encadreurs, dirigeants ou Actionnaires …
Sous la lumière des projecteurs 7 jours sur 7, la vie de notre club, ses faits et gestes sont épiés, scrutés, analysés par des milliers de personnes, dont certaines, mal intentionnées attendent le moindre faux-pas pour s’enflammer et hurler. S’agissant par exemple du comportement des Actionnaires au stade, il se doit d’être exemplaire, sans débordements malgré tout ce qui peut se passer sur le terrain, que ce soit pour respecter la règlementation de la CAF mais aussi pour respecter le standing de notre club et par exemple ne pas exposer nos partenaires en renvoyant une image négative de leurs marques. Pour ceux qui n’ont pas de supporters ni de partenaires et ne participent pas aux compétitions internationales, les devoirs sont bien évidemment moins nombreux. Telle est la rançon de la gloire et il faut apprendre à vivre avec.
Les devoirs de nos joueurs pour le match retour de ce dimanche sont bien évidemment nombreux et le premier d’entre eux sera tout d’abord de tout donner avant et pendant le match pour obtenir la qualification. Ensuite, nous verrons bien quel résultat sortira de la confrontation.
Pour les inspirer et les inciter à « oser » être des CHAMPIONS, je partage avec eux et vous quelques mots forts du même auteur :
« Il faut être Horace pour imaginer que le pouvoir d'oser n'est accordé en priorité qu'aux peintres et aux poètes. S'ils n'en étaient pas habités, les champions n'en seraient pas.
Leur vie en est une illustration permanente. Il faut se prendre pour Dieu au moins avant de se lancer des défis et de prétendre pulvériser des records. D'autant qu'un record n'est pas une fin en soi mais la marche permettant d'accéder au record suivant. L'autorisation d'y penser. Le sportif de haut niveau ne finit pas quelque chose mais poursuit son inachèvement. En cela, il est bien un artiste ».
OSEZ, champions Mimos !
Benoît YOU
* « Le nageur » de Pierre Assouline, Editions Gallimard.