Blanchiment d’argent et financement du terrorisme (Bc/Ft): « le rapport d’évaluation révèle un risque élevé en Côte d’Ivoire », selon un expert





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une vue des séminaristes de Yamoussoukro



A l’initiative du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba), s’est déroulé un séminaire national de sensibilisation des organisations religieuses sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (BC-FT) du lundi 16 au mardi 17 octobre 2023 à Yamoussoukro.

A cette occasion, le représentant du directeur général de l’organisation sous-régionale, Timothy Melaye, a expliqué que les guides religieux ont un rôle très important à jouer dans cette lutte car ils peuvent arriver, par « des messages persuasifs, relatifs à la morale et au civisme, à faire comprendre à leurs communautés, les risques qu’encourent les Etats et les personnes ».

« Nul n’est à l’abri de ce fléau. Le combat doit être commun et global. Votre responsabilité est donc sociale et communautaire dans cette lutte contre le blanchiment d’argent, le terrorisme et la radicalisation», a-t-il indiqué à l’endroit des séminaristes.

Il en a profité pour rappeler que le rapport d’évaluation sur les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (Lbc/Ft) révèle « un risque élevé de financement et de menace quant à la survenance en Côte d’Ivoire de ces fléaux, notamment dans les régions Nord, et Nord-Est où il a été noté des infractions entre 2019 et 2021 ».

Sur la question, le directeur général de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) et correspondant national du (Giaba), le Colonel Idrissa Touré, a confirmé que « des troupes extrémistes violents ont mené des incursions sur le territoire ivoirien ainsi qu’une série d’attaques sur les forces de défense et de sécurité, et opéré des actes d’intimidation à l’encontre des populations ».

« Ces groupes ont également déployé des efforts pour générer et mobiliser des ressources financières et humaines et se procurer des moyens de subsistance à travers l’orpaillage illégal et l’économie du bétail. Ainsi, au cours de cette période, le Nord-Est de la Côte d’Ivoire a servi de théâtre d’opération et de zone d’implantation, de financement, de recrutement et d’approvisionnement de ces troupes », a-t-il rappelé

Selon le Colonel Touré, face à cette situation, le gouvernement ivoirien a adopté plusieurs mesures de lutte. Ainsi en 2017, les gouvernements de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Ghana, du Burkina Faso et du Togo ont mis sur pied l’Initiative d’Accra, un accord de coopération militaire et de partage de renseignements. Elle a pour but de sécuriser les frontières des Etats membres et de limiter les crimes transfrontaliers.

La Côte d’Ivoire s’est également armée de l’outil dénommé « Malette pédagogique », qui consiste à collaborer avec les chefs religieux locaux afin de surveiller les cas de radicalisation au sein de la population, et mener des campagnes de promotion sur la religion et le pacifisme. Aussi, la Côte d’Ivoire s’est engagée pour la mise en place de politiques efficaces en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Le séminaire qui a enregistré la participation d’une cinquantaine de leaders religieux chrétiens et musulmans des districts d’Abidjan et Yamoussoukro avait pour but final d’améliorer la compréhension des guides religieux sur les questions de Lbc/Ft afin de prévenir et lutter contre l’extrémisme violent et la radicalisation. Les participants pourront ainsi contribuer de façon significative à la mobilisation sociale et au plaidoyer contre les crimes financiers et économiques et à l’intolérance religieuse dans le pays.

Enfin, le séminaire servira de cadre pour la mise en place d’un forum national de discussion à l’intention des chefs d’organisations religieuses. Il a été organisé au Mali et au Sénégal, en faveur de ces parties prenantes de la lutte contre LBC/FT.

Les participants ont remercié et félicité le Giaba pour l’organisation de ce séminaire « dont la pertinence est à la dimension des enjeux ». Ils ont encouragé l’institution communautaire à multiplier ce genre d’initiatives pour une plus large campagne de sensibilisation contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Solange ARALAMON

 

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