Comme un prophète, l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Mamadou Koulibaly, avait, lors de l’une de ses sorties, en prélude au référendum de 2016, prévenu que les prix de certains produits de première nécessité connaîtraient une augmentation.
Les Ivoiriens, après avoir connu des hausses au niveau des coûts de certains produits de grande consommation, devront maintenant faire face à une augmentation de 10 % du prix du kwh d’électricité. Ainsi en a décidé le gouvernement. L’annonce a été faite mardi 26 décembre 2023, par le ministre en charge des Mines, de l’Énergie et du Pétrole, Mamadou Sangafowa Coulibaly.
Si de nombreuses personnes ont été surprises par cette augmentation parce qu’elles s’attendaient à autre chose comme cadeau de Noël et de fin d'année, d’autres ne semblaient pas surprises. Car, cette situation avait déjà été « prophétisée » par le créateur du parti politique LIDER, Mamadou Koulibaly.
Lors d’une sortie publique, il avait prévenu : « Si vous allez voter oui à ce référendum, demain ne venez pas dire que la vie est chère. Quand vous gérez un État, si vous faites des dépenses, il faut des recettes pour financer. Il n’y a pas de dîner gratuit. Si vous mangez le soir, c’est que quelqu’un a payé quelque part ».
Il avait à l’occasion, fait savoir à son auditoire que s’il acceptait le Sénat, il devrait s’attendre à payer les sénateurs. Idem pour les conseillers économiques et sociaux, le vice-président, etc. « Et pour payer, c’est le courant, l’eau, le téléphone, l’essence, etc. Vous allez payer. Et ne venez pas nous dire après que la vie coûte cher alors que vous-mêmes vous avez voter pour des dépenses supplémentaires (…) Quand l’État mange, c’est notre argent que l’État prend pour manger », avait prévenu Mamadou Koulibaly lors de son speech.
C’est le 30 octobre 2016 que la Constitution ivoirienne a été adoptée avec 93,42 %, selon le pouvoir. Permettant à la Côte d’Ivoire d’entrer dans la 3e République.
La nouvelle Constitution voulue par le président Alassane Ouattara devait permettre au pays de tourner la page de la crise militaro-politique en évacuant, nous avait-on dit, la page de l’ivoirité. Le nouveau texte prévoyait la création d’un poste de vice-président, d’un Sénat. Il institutionnalise la Chambre des rois et chefs traditionnels et étend le domaine de compétence du Conseil économique et social à l’environnement.
Et Mamadou Koulibaly qui avait appelé à voter non, prévenait ainsi sur les dangers de la création d’autant d’institutions, notamment sur la cherté de la vie que cela impliquerait.
Modeste KONÉ