Au Rhdp, des voix s'élèvent pour réclamer une candidature d'Alassane Ouattara pour un 4e mandat présidentiel en 2025.La déclaration la plus récente allant dans ce sens est celle du ministre de l'Equipement et de l'Entretien routier. Célébré à Divo le week-end dernier, Amédée Koffi Kouakou qui est aussi le président du Conseil régional du Loh Djiboua, a clairement indiqué que pour 2025, celui qu'ils voient au Rhdp, c'est Alassane Ouattara. Cependant, en 2025, l'actuel chef de l'Etat aura 83 ans. Il sera également au bout de trois mandats de cinq ans chacun, soit 15 années de gouvernance du pays. Sans oublier sa vingtaine d'années de lutte politique avant son accession à la magistrature suprême.
Autant de facteurs qui usent sur tous les plans (physique, intellectuel, etc.) et qui font dire à certains observateurs que le mentor du Rhdp n'acceptera pas de briguer un nouveau mandat en 2025. Si leur prédiction se réalisait, c'est-à-dire si le Président Ouattara décidait de prendre effectivement sa retraite politique en 2025, cela signifierait que son parti devra choisir un candidat à même de garantir les chances de leur succès à cette élection. Ce choix sera d'autant plus déterminant que l'actualité récente au Sénégal où le candidat du pouvoir sortant Amadou Ba a été battu dès le premier tour par le jeune candidat de l'opposition Dioumaye Faye, montre qu'il ne suffit pas d'être le candidat d'un pouvoir sortant pour avoir la garantie de gagner. Alors, au cas où Ouattara devrait se retirer, qui pourra valablement défendre les couleurs du Rhdp à cette élection ? Le parti au pouvoir devra trouver une réponse à cette question à temps car, 2025, c'est déjà demain !
Toutefois, d'autres observateurs pensent qu'Alassane Ouattara, pour ne pas mettre en péril les chances de maintien au pouvoir de son parti, finira par briguer un 4e mandat. Une hypothèse qui n'est pas à balayer du revers de la main. Cependant, Ouattara candidat en 2025 peut-il aussi facilement gagner ? Pour rappel, sa réélection en 2020 pour son 3e mandat s'est faite dans un contexte de contestation de sa candidature jugée illégale par l'opposition, et le boycott du scrutin par la quasi totalité des candidats en guise de protestation contre l'élimination de plusieurs postulants dont Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Mamadou Koulibaly, pour ne citer qu'eux. Au finish, c'est Kouadio Konan Bertin dit KKB sans réel poids électoral qui a affronté le président sortant dans une compétition qu'il avait perdue d'avance. En cas de candidature en 2025, Alassane Ouattara pourra-t-il se frayer le même boulevard électoral ? Pour le réussir, il faudra que soient encore exclus les grandes figures qui peuvent l'inquiéter dans les urnes. Parmi eux, Laurent Gbagbo dont la candidature est déjà réclamée par son parti le PPA-CI. Il y a également le technocrate et nouveau président du Pdci Tidjane Thiam. Quel climat socio-politique réserverait au pays l'élimination de ces grosses pointures et bien d'autres qui pourraient se dévoiler dans les mois à venir ? Ouattara candidat accepterait-il une telle réélection sans légitimité ? Ou alors peut-il les affronter et compter sur un passage en force ? L'opposition ivoirienne va-t-elle l'accepter ? Autant de questions qui taraudent forcément les esprits à moins de 2 ans du rendez-vous de 2025. Des questions loin d'être simples ou banales.
Cissé Sindou