Le chef de village de Zaddi, Dogoui Koffi Valia, appelle l'Etat au secours
Zaddi est un village de 9000 âmes de la sous-préfecture de Tonla, dans le département d’Oumé. Dans cette localité, les femmes enceintes éprouvent des difficultés lorsqu’elles doivent aller à l’hôpital à Diégonéfla ou être évacuées à Gagnoa en cas d’urgence. C’est le chef de ce village, Dogoui Koffi Valia, qui a donné l’information aux journalistes, le jeudi 15 août 2024 à Zaddi. « Pour quitter Zaddi et aller soit à Diégonéfla, soit à Oumé, soit à Gagnoa, c’est un véritable calvaire et cela s’explique par le mauvais état de la piste villageoise qui sépare Zaddi de ces grandes villes. Nous avons entrepris des démarches auprès des autorités mais jusque-là rien n’a été fait », a-t-il expliqué.
Il n'a pas omis de faire cas des peines qu’éprouvent les femmes enceintes à cause de la piste dégradée. « Nous avons une maternité dans notre village mais elle n’est pas dotée d’ambulance et elle est sous-équipée. En cas d’urgence, les femmes enceintes sont évacuées à Diégonéfla ou Oumé à motos ou dans des tricycles avec une véritable peur au ventre. Trois femmes enceintes ont déjà perdu la vie pendant que nous étions à la recherche de solution pour les évacuer en ville. Le dernier cas de décès que je garde encore en mémoire est celui de l’épouse d’un cousin qui a rendu l’âme alors que nous recherchions une moto ou un tricycle pour l’évacuer vers la ville », a-t-il révélé.
Les femmes enceintes de Zaddi consomment de l’eau des pompes à motricité humaine de mauvaise qualité faute d’entretien. Pour le chef du village, cette eau de mauvaise qualité peut agir sur leur état de santé et celle de l’enfant. « Il est dit couramment que l’eau est source de vie mais à Zaddi qui est un village de 9000 âmes, seules 2 pompes à motricité humaine sur 5 fonctionnent avec une qualité d’eau que personne ne peut conseiller à une femme enceinte de boire de peur de contracter une maladie pouvant impacter l’état de santé de son enfant et elle même », a-t-il mentionné en demandant à l’Etat de doter son village d’un château d’eau.
Le problème de moyens financiers touche aussi les femmes enceintes de ce village cosmopolite. Elles sont donc contraintes à faire des activités commerciales sur un marché à ciel ouvert en pleine rue en attendant que le conseil régional du Goh inaugure le marché construit depuis belle lurette. Ce commerce ne semble pas rapporter grand-chose puisqu'elles n’arrivent pas à réunir les fonds nécessaires pour aller faire les consultations à l’hôpital. Elles ont donc recours aux matrones qu’elles considèrent comme des dieux.
Par ailleurs, le chef de village plaide pour la construction d’une troisième école primaire pour désengorger les deux autres où les élèves s'asseyent à quatre sur un banc. Il plaide aussi pour la construction d’un collège de proximité afin d’éviter que les admis à l’entrée en 6ème , encore tout-petits, soient exposés aux vices des grandes villes.
Touré Boa
Correspondant régional