du pain vendu dans de mauvaises conditions hygiéniques à Gagnoa
Cuvettes sur la tête remplies de baguettes de pains disposées en verticale et légèrement soutenues par des parties de cartons sans couverture. C'est dans ces conditions malpropres que des commerçantes avec des bébés au dos pour certaines et d'autres dans les bras qu'elles vendent le pain sous le chaud soleil à travers toute la ville de Gagnoa.
Dans les gares routières de fortunes créées dans les stations d'essence et bondées de poussières en cette période où la pluie se fait rare, certaines exposent les baguettes de pains pour attirer les voyageurs qui n'ont pas le temps d'aller dans les boulangeries pourtant proches des gares routières. Les reproches du manque d'hygiène de certains clients attachés à la propriété sont très mal appréciés par les vendeuses qui ne pensent qu'à leur gain et non. Elles préfèrent les clients qui s'arrachent le pain comme des beignets sans broncher. Sur cette catégorie de clients, elles déferlent des paroles de bénédiction à ne point finir et des propos malveillants sur les autres qu'elles jugent trop exigeants.
Parmi ces vendeuses, on dénombre des fillettes en âge d'aller à l'école mais déjà femmes au foyer conformément à leur tradition. Ces fillettes sont prêtes à abandonner leurs repas pour servir leurs clients dès qu'ils manifestent une demande sans prendre le soin de se laver les mains au préalable. Elles font presqu'autant après les besoins naturels dans les toilettes publiques des gares routières à la différence qu'elles se rincent les mains avec de l'eau qui n'est pas savonneuse dans la précipitation.
Les clients sans aucune assurance d'hygiène à la recherche du bon pain se permettent de toucher toutes les baguettes de pains. Ils repartent souvent s'en acheter une seule. Les vendeuses sans le carnet de vaccination d'hygiène à jour ne se fâchent pas pour le geste du client qui pourrait entraîner une propagation des microbes sur les baguettes de pains. Vivement que les autorités sanitaires et administratives instaurent des conditions d'hygiène de vente de pain dans leur cité pour éviter des maladies aux consommateurs. En attendant, ces femmes mènent leur activité à ciel ouvert.
Touré Boa
Correspondant régional