Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Abomahin Djama, sous-préfet de Tinhou (département de Bloléquin), a exposé la situation critique de deux villages de sa circonscription dont la voie d’accès est coupée par le débordement de la rivière Gbaha. 48 heures après, le sous-préfet a été relevé de ses fonctions et mis à la disposition du ministère de l’Intérieur. A priori, s’il a été ainsi rapidement sanctionné, c’est qu’il a gravement fauté. Mais, en même temps, l’on a du mal à comprendre qu'il ait été limogé pour s'être intéressé plus activement à la vie de ses administrés. Et puis, si un représentant de l'Exécutif fait appel publiquement à l’Etat qu'il est censé représenter, n’y a-t-il pas un problème de liaison entre la hiérarchie et ses représentants ? Le sous-préfet dit : « Nous sommes dans une situation de détresse, d'extrême détresse ». On semble dire que cette détresse n'exclut pas son devoir d'utiliser les voies administratives de liaisons. La vidéo a mis moins de 24 heures pour atteindre la hiérarchie et provoquer sa réaction. Combien de temps mettrait cette hiérarchie à répondre sans la vidéo ? De fait, il y a comme un conflit entre la procédure administrative et le soutien aux populations qu’il paie cash.
EDDY PEHE