La ministre Nialé Kaba est fortement impliqué dans la réussite de cette collé
Quand on est la plus grande région et qu'on célèbre quatre siècles d'existence de son royaume, cela donne forcément lieu à une grande fête. Le royaume du Bounkani n'a pas boudé son plaisir et a décidé de marquer d'une pierre blanche ses 400 ans. Les festivités, qui ont démarré vendredi 29 novembre 2024 dans la ville de Bouna, montrent clairement que les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands.
Au complexe de cette ville, après la prière musulmane de 13 h, un monde fou s'est rassemblé, avec à sa tête la ministre de l'Économie, du Plan et du Développement, Nialé Kaba, fille du Bounkani et présidente de la cérémonie. Pour l'occasion, cette terre cosmopolite a rassemblé toutes les communautés vivant dans la région. Que ce soient les populations autochtones, les Koulangos, ou les peuples allochtones (Lobis, Lorhon, etc.) et allogènes (Peulhs, Dagaris, etc.), personne n'a voulu se faire conter le premier jour de ces festivités.
Au complexe, chacune de ces communautés a pris une part active à la réussite de la cérémonie, notamment par des prestations artistiques. La fête a également été l'occasion de démontrer l'intégration entre les différents peuples de Côte d'Ivoire. On en veut pour preuve la prestation du groupe Zékéliba venu de Gagnoa, très appréciée par la ministre et les populations qui ont pris d'assaut les différentes bâches dressées.
"Aujourd'hui est un grand jour pour le Bounkani dans son entièreté. C’est un moment d’hommage à notre passé, un moment de reconnaissance envers nos ancêtres, et une opportunité de nous tourner, ensemble, vers un avenir encore plus radieux", a déclaré la ministre Nialé Kaba lors de son allocution. Elle a ajouté : "Que cet anniversaire soit une source d’inspiration pour nous tous, un rappel de notre responsabilité collective et un appel à l’unité pour bâtir un avenir à la hauteur de la grandeur de Bouna."
Goulloum Ouattara, au nom du comité scientifique, a révélé que, selon les historiens, le royaume de Bouna est le plus ancien de la Côte d’Ivoire avec 400 ans d'existence. "Un peuple sans histoire est un peuple sans âme", a-t-il lancé. Il a expliqué que, par le recoupement de diverses sources, le comité scientifique a élaboré un document intitulé "Le royaume de Bouna en 20 questions". Dans le détail, il a précisé que l'histoire du royaume de Bouna est relatée en deux points essentiels. En première partie, la naissance du fondateur dénommé Bounkani, né d'une femme Lorhon, ethnie ivoirienne dans la région de Bouna, et d'un homme originaire du Ghana, de l'ethnie Dagomba. La seconde partie concerne le mode de succession mis en place par les héritiers.
Il a ajouté que, conscients que la diversité culturelle est une richesse, les différents souverains ont accueilli plusieurs peuples, dont les Lobis, les Peulhs, les Djermas du Niger, etc. La particularité, précise-t-il, est le respect incontestable de toutes ces communautés envers le roi du peuple Koulango.
La cérémonie officielle de commémoration des quatre siècles d'existence du royaume de Bouna et d'inauguration du palais royal se déroulera samedi 30 novembre 2024, en présence du vice-président de la République, Tiémoko Meyliet Koné.
Modeste KONÉ