Une vue du lac de Gagnoa où des sacrifices sont à faire pour éviter les morts par noyade en cascade
Pour le seul mois de janvier 2025, le lac de Gagnoa, situé dans les encablures de la voie menant à Sinfra a enregistré au total cinq morts par noyade.
Ce bilan effroyable émane du centre de secours d'urgence de Gagnoa. La dernière victime de cette eau avec une grande étendue était un jeune commerçant de 32 ans. Il s'agit de Ouattara Inza. Son corps emporté par le lac, dimanche après une partie de sport selon des sources sécuritaires sur place dans la cité du fromager a été découvert sans vie lendemain, lundi 27 janvier 2025.
Nestor Affri Bahi, le chef de terre du village d'Affridoukou qui abrite le lac avec celui de Gnahio-Dégoué préconise des sacrifices dans l'urgence pour atténuer la colère des génies du lac qui n'est pas une eau quelconque. Ce lac, à l'en croire a un penchant pour les étrangers en des périodes précises de l'année lorsque des rituelles ne sont pas faits par les garants actuels de la tradition pour la maintenir dans un état inoffensif. Pour échapper à sa colère et à son attaque mystique, il faut être Bhété et natif du village d'Affridoukou ou de Gnahio-Dégoué ou ne pas y mettre carrément les pieds. Dans le cas contraire, vous constituez une éventuelle proie pour les génies. Le chef de terre, très attaché à la tradition a pointé du doigt l'avènement de la religion comme la cause de la négligence, voire de l'abandon total des sacrifices par les autorités de la ville. La colère des génies du lac, aux dires des garants de la tradition a été débordante cette année. Le bilan des années précédentes tournait autour d'un seul mort par noyade. Ce fut le cas de l'élève Lokrou Yannick en classe de terminale en 2022 dans un collège privé de la ville de Gagnoa qui a été tué par les eaux du lac. L'appel de Nestor Affri Bahi aux autorités de revenir aux sources a été entendu par le député-maire de cette localité, Yssouf Diabaté. Dans un échange récent avec la presse, il a annoncé la tenue d'une rencontre entre lui et la chefferie pour s'accorder sur le nécessaire de ce qu'il y a à faire concernant cette affaire. Des patrouilles des forces de l'ordre en attendant, sillonneront autour du lac pour éviter l'enregistrement de nouvelles pertes en vie humaine dans le mois de février.
Touré Boa
Correspondant régional