Procès Akossi Bendjo : le procureur de la république apporte des éclairages





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Le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan, Adou Richard, a animé, vendredi, une conférence de presse afin d’apporter des éclairages relativement à des préoccupations des populations qui lui sont remontées à la suite de la condamnation par la justice de l’ancien maire du Plateau, Akossi Bendjo, à 20 ans de prison et au paiement de 10 milliards d’amende.

Maire de la cité des affaires  de la capitale économique ivoirienne pendant 17 ans, Noël Akossi Bendjo a été révoqué de son poste en août 2018 et vit en exil en France depuis. Il était soupçonné de détournement de fonds publics  portant sur quelque cinq milliards F CFA. Jugé par contumace, mardi, il a été reconnu coupable et condamné pour « faux et usage de faux commis dans des documents administratifs et blanchiment de capitaux ». Un mandat d’arrêt international a été émis contre lui par ailleurs .

Le procureur Adou lors de sa conférence de presse à fait état d’interrogations émanant des populations relativement au caractère sévère de la peine, à l’amende exorbitante, aux relents dits politiques de l’affaire et du jugement de M Akossi Bendjo en son absence et sans avocats pour le défendre.

« Selon l’article 110 du code pénal, lorsque la valeur des choses obtenues au moyen des crimes est égale ou supérieure à 25 millions de francs, la peine est comprise entre 10 et 20 ans années et l’article 111 du même code, exclut le bénéfice des circonstances atténuantes et du sursis », a-t-il expliqué concernant le quantum de la peine.

Sur le montant de l’amende, il s’est référé à l’article 113 de la loi N 2016-992 du 14 novembre 2016 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme qui porte l’amende au triple de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment. « En l’espèce, il s’agissait de cinq milliards de nos francs. Le calcul est vite fait », a rappelé le procureur de la République.

Il a expliqué en outre que le jugement de l’ancien maire du Plateau en son absence est conforme à la loi, tout en réfutant la thèse du procès politique.

« Les faits poursuivis sont basiques. Le parquet a été mis en mouvement suite à une plainte initiée par le maire intérimaire. En l’espèce, il y a eu dissipation, la perquisition effectuée a objectivé des ordinateurs et disques durs détruits et les montants détournés avoisinent cinq milliards de nos francs. Je n’en dis pas plus sur le caractère de droit commun de pareille infraction habituellement poursuivie par le parquet », a conclu Adou Richard.

(AIP)

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