DJ Arafat, une compassion trop voyante !





dj-arafat-une-compassion-trop-voyante


Certes la fraternité dans la République doit avoir un sens, que la compassion des autorités peut permettre de traduire. Mais, dans le cas des obsèques de l’artiste, Houon Ange Didier, plus connu sous le nom de Dj Arafat, cette compassion était trop ostentatoire. Au point de ne pas pouvoir faire la différence entre la part apportée par la République à ses obsèques et celle de la famille.  L’Etat ayant décidé de prendre tous les obsèques en charge, 150 millions de F Cfa ont été déboursés par les autorités. Le stade Felix Houphouët-Boigny a été exceptionnellement, ouvert afin de permettre à ses fans, surnommés les chinois de lui rendre hommage. Comme si cela ne suffisait pas, un comité d’organisation composé d’hommes très connus de la sphère du pouvoir a été mis sur place. Tant personne ne voulait se laisser conter les compte sur la bagatelle susmentionnée, que leur nombre ressemblait à un gouvernement pléthorique. Comme si cela ne suffisait pas, la ministre de l’Education nationale Kandia Camara, voulant certainement démontrer sa satisfaction de ce qu’elle a fait de la jeunesse de ce pays en près de 10 ans, a remis tout son salaire du mois, soit 4 millions de F Cfa pour les obsèques. Je ne parlerai pas du ministre d’état, ministre de la sécurité, Hamed Bakayoko sinon nous ne saurions où donner de la tête. Ne nous leurrons pas, ce jeune n’était pas un modèle pour notre jeunesse. Ce n’est pas parce que tout le monde ou du moins un grand nombre de personne l’adule que nous perdrons de vue, que par son attitude, notamment à moto, il mettait constamment en danger la vie de nombreux usagers de la route. Dieu seul sait si d’autres n’en perdaient pas la vie. J’ai trop vu dans nos communes, des adolescents s’identifier aux faux modèles, pour ne pas être estomaqué, lorsque la masse veut faire d’anti héros, des modèles. Encore plus outré, lorsque la République oublie sa place pour ne plus pouvoir faire la différence entre son devoir d’éducateur, de censeur et celui de la ‘’monstration’’, du m’as-tu vu. Les rôles étaienttellement confus, que les rumeurs les plus folles ont aisément trouvé du combustible pour être alimentées. Des procès en sorcellerie, nous en avons été servis.Décédé dans la nuit du 11 au 12 août 2019 des suites d’un accident de moto à Abidjan, le roi du Coupé-Décalé s’est éteint à l’âge de 33 ans. Dans la nuit de vendredi 30 août au samedi 31, une veillée artistique en l'hommage à Daishikan (l'un des surnoms de DJ Arafat) a réuni au stade Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan plusieurs stars africaines et ivoiriennes de la musique, ainsi qu’une foule nombreuse de fans. La star a été élevée à titre posthume, Officier dans l’Ordre du Mérite Culturel ivoirien ce vendredi 30 août lors de la veillée funèbre.
L’ordre national de la République de Côte d’Ivoire est un ordre honorifique ivoirien créé en 1960 pour récompenser le mérite personnel et les services éminents rendus à la Nation. Il s’agit de l’ordre le plus élevé du pays. 
 Prétextant avoir été floué, une foule de jeunes, certainement admirateurs de DJ Arafat, a profané sa tombe peu après son inhumation au cimetière de Williamsville. Le corps a été par la suite remis dans la tombe sous haute surveillance des forces de sécurité. Mais ne perdons pas de vue que notre République en a trop faite pour ne pas mériter un tel revers. Tirons les leçons, la marche de la nation est encore trop loin.

 

Michel Beta

En lecture en ce moment

Football / Crise à l’Africa Sports : Les joueurs basculent chez Bahi

Afrique du Sud : l’ex-champion d’athlétisme, Oscar Pistorius retrouve la liberté