Seulement sept mois après la tournée de Guillaume Soro dans le Hambol, cette région a enfin obtenu la visite d’Etat qu’elle attendait depuis huit ans.
Elles avaient été royalement ignorées. Les populations du Hambol avaient perdu tout espoir d’une quelconque visite d’Etat dans leur région sous ce mandat de Ouattara. Meurtries pour avoir été négligées par le successeur de Gbagbo, malgré leur mobilisation pour son élection à la tête du pays en 2010, elles avaient fini par se résigner à leur sort, vu que le sujet n’était plus à l’ordre du jour au sommet de l’Etat.
Brusquement, le Rhdp et son président se souviendront de Dabakala, Niakara, Katiola…que lorsque Guillaume Soro entreprendra une tournée dans cette région.
Parti incognito à la rencontre de ses parents dans ces contrées, suite à sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale, l’ancien pensionnaire du Petit séminaire de Katiola n’est pas resté indifférent devant la souffrance qu’il a constatée sur place. Il a passé des nuits et des jours dans de nombreux villages et hameaux sans eau potable ni électricité, encore moins des écoles dignes de ce nom.
Pragmatique, l’ancien SG de la Fesci a spontanément et modestement mis la main à la poche pour créer ou réparer des forages, des pompes villageoises à Karpélé, Loniéné, Massadougou, Kouloumiera, Gbagba Sirakro, Kogodjan, Namagnondougou, Karagonon Sobara.
Guillaume Soro aura offert au moins 13 forages dans le seul département de Dabakala.
Il a aussi construit une école de trois classes à Namareyedougou, Atissa, Kapele Sokourou, Kayoulo Sangbeledougou.
Il a fait des dons pour l’achèvement des mosquées de Satama Sokoura, Natèrèdioulasso.
Il a offert un collège de proximité et un château d'eau à M'Borla-Dioulasso.
Après Dabakala, son séjour et ses œuvres vont se poursuivre pendant des semaines dans les départements de Niakara et de Katiola.
Ce sont ces actions, et uniquement ces actions venant de leur ancien allié devenu leur principal adversaire politique, qui vont amener les cadres du Rhdp et leur chef Alassane Ouattara à se souvenir et à s’intéresser à nouveau à cette région.
Le président du Conseil régional Khalil Konaté, le ministre Ally Coulibaly, fils de Niéméné (Dabakala) le général Apalo Touré et bien d’autres cadres du Hambol vont d’abord entrer en transe contre les chefs et les populations qui recevaient Guillaume Soro. Ils vont ensuite improviser (pour les politiques) des tournées dans la région pour tenter d’effacer les traces du visiteur gênant. Mais toutes ces actions vont s’avérer sans effets auprès des populations reconnaissantes à Guillaume Soro, celui-là même venu humainement à leur secours.
C’est alors que le grand chef Alassane Ouattara entrera dans la danse. Dès le mois de mai, alors que le « jeune homme » séjourne encore à Katiola, la visite d’Etat du président de la République y est annoncée. Mais elle ne peut être immédiate. Comme Alassane Ouattara l’a reconnu lui-même lors du discours de clôture samedi dernier au stade Ouattara Thomas d’Aquin, « rien n’avait été fait » dans la région.
En outre, son arrivée dans le Hambol juste après le départ de Soro aurait été un signe trop flagrant de ce que sa visite n’était pas délibérée. L’idée a donc été trouvée d’organiser d’abord la visite de la région du N’Zi, la région natale du Président qui avait elle aussi été oubliée lors des visites d’Etat.
Dans le Hambol, Alassane Ouattara a annoncé des investissements de plus de 200 milliards pour améliorer les conditions de vie des populations. Face à ce regain d’intérêt de l’Etat pour eux, les peuples Djimini-Djamala et Tagbana n’oublieront jamais une chose : tout est parti de la visite d’un certain Guillaume Soro.
Cissé Sindou