Ça fait même marrer. Pour 2020, ils sont vraiment nombreux les Ivoiriens qui ont pour ambition de chasser le RDR du pouvoir et récupérer le fauteuil présidentiel actuellement occupé solidement par Alassane Ouattara. Ce n'est pas mauvais de vouloir devenir le prochain locataire du palais Présidentiel. C'est même un droit légitime et inaliénable. Seulement, jusque-là aucun des potentiels présidentiables ne dit ou n'énonce même en pointillé son projet de société pour les Ivoiriens. Tout ce qui les intéresse, c'est le pouvoir, rien que le pouvoir et la promotion de leur seule personne. Il est temps, grand temps que tous ceux qui veulent diriger le pays en 2020 et qui le clament à tout vent disent clairement ce qu'ils viennent bâtir pour le peuple. Dans ce pays, les états de service de tous les leaders politiques sont connus. Bédié a dirigé le pays pendant sept ans. Son bilan est connu de tous. Beaucoup de discours, division des populations avec une politique de préférence nationale très mal pensée et 10 grands chantiers sur le papier.
Le FPI et ses deux tendances ont dirigé le pays pendant 10 ans, soit deux mandats. Leur bilan est là. Implacable. Beaucoup de discours, un combat panafricaniste douteux, très peu de concret et de projets achevés, beaucoup de promesses.
Le bilan du RDR et d'Alassane est également là. Si palpable qu'on n'a pas besoin de le décrire vu que même les aveugles voient le bilan selon le mot du chansonnier Baoulé N’Guess Bon Sens. Même Guillaume Soro dont l'ambition de briguer la présidentielle de 2020 ne fait plus l'ombre d'aucun doute a un bilan. Il a géré pendant sept ans une rébellion avec un bilan humain et matériel connu de tous.
2020 qui empêche les gens de dormir ne sera pas une période de promesses. Ce sera le moment pour chacun de présenter son bilan, son histoire ou son vécu avec les Ivoiriens. Après avoir regardé ensemble dans le rétroviseur, chacun présentera son programme pour les prochaines années et les moyens pour le dérouler. A ce moment-là, chacun dira ce qu'il peut faire de mieux qu’Alassane Ouattara sans démagogie car à l'ère du numérique, le discours tribal ou le discours populiste n'ont pas droit de cité.
Avec des éléments vidéo, des images qui parlent, chacun fera sa campagne. Il ne sert à rien de courir dans tous les sens et développer des mentalités de tribu assiégée. Jusque-là, Alassane Ouattara regarde, il ne parle pas. Il assiste au spectacle qu’offrent ses adversaires en fanfare et grelots. Pour sûr, quand Ouattara parlera ou agira, les lignes vont bouger. Ils le savent tous. Ouattara, c'est du costaud, au propre comme au figuré. Alors messieurs, continuez de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Mais, n'oubliez pas que votre adversaire se nomme Alassane Ouattara. Tout un programme !
Traoré Moussa