Le président du Rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire (RPCI), Pr Bamba Moriféré n’est pas resté indifférent face à la situation socio-politique de ces dernières semaines. Absent du pays depuis quelques mois, Bamba Moriféré n’est pas allé de main morte pour demander à Alassane Ouattara de démissionner pour haute trahison en acceptant de se présenter pour un 3e mandat.
Sur l’investiture de Ouattara comme candidat du RHDP
C’est un non-événement a coupé court le professeur, réaffirmant que l’actuel président ne peut pas briguer un 3e mandat.
Sur les milliers de militants et sympathisants du RHDP qui ont effectué le déplacement du stade Félix Houphouët-Boigny pour l’investiture du candidat du RHDP, Bamba Moriféré a signifié que ce sont des badauds que Ouattara a fait convoyer, à la sueur du contribuable ivoirien. "S’il était sûr de son action, pourquoi ne laisse-t-il pas l’opposition manifester", s’est-il interrogé.
Pour lui, en réalité, le RHDP qu’on avait présenté comme le plus grand parti ne se résume aujourd’hui qu’à un seul parti, le RDR. Il en veut pour preuve, les démissions des autres partis, mais aussi et surtout les personnalités qui ont décidé de tourner le dos à Alassane Ouattara.
"Il faut que les Ivoiriens sachent à qui ils ont affaire. Ouattara ne respecte rien et le président de la CEI est son faire-valoir. Il est isolé, tout seul, dans une imposture perpétuelle", a déduit le président du RPCI.
Sa position sur la Constitution de 2016
Le professeur Bamba Moriféré a rappelé qu’à l’époque, son parti avait pris position pour dire non à la constitution de 2016 dans les conditions de sa mise en place.
"Avec le Front du refus créé par le Front populaire ivoirien, (FPI), notre parti, le RPCI, qui avait mis en place la coalition du "non", nous avions combattu le projet de nouvelle constitution de M. Alassane Ouattara, a dit Bamba Moriféré, estimant qu’Alassane Ouattara est dans un coup d’état constitutionnel, car a-t-il ajouté, il ne lui appartenait pas de mettre en place une nouvelle constitution.
"Dans la constitution, il a tenu à créer un sénat avec nomination d’un tiers des sénateurs, un vice-président qu’il nomme". Des actes dénoncés par Bamba Moriféré qui soutient qu’un président ne peut pas nommer des sénateurs. Poursuivant, il a fait savoir que le président et son vice-président devraient former une seule liste et être élus en même temps.
Comparativement à la précédente, le président du RPCI déclare que la Constitution de 2000 a fait l’objet d’un consensus.
"Elle avait déjà défini les règles, entre autres la limitation de mandat présidentiel à deux, la condition de santé du candidat et tous était soumis à cela", s’est-il justifié.
Prétendue opposition entre communautés malinké et les autres communautés
Les malinkés de Côte d’Ivoire n’ont aucun problème avec leurs frères des autres communautés. Ce n’est pas une affaire de malinké ivoiriens contre leurs frères des autres communautés. Il faut qu’on comprenne que c’est Alassane Ouattara qui va instrumentaliser des étrangers pour faire la sale besogne, a dit le professeur.
Au regard de ce qui précède, Bamba Moriféré estime que Alassane Ouattara n’est plus digne de confiance et par conséquent, il devrait "démissionner pour haute trahison et parjure".
"Alassane Ouattara a rabaissé la Côte d’Ivoire, humilié notre pays. On a honte. Il a démontré qu’il ne peut pas organiser une élection crédible", a-t-il fait savoir ajoutant en outre que le président de la Commission électorale indépendante (CEI, organe en charge des élections), Ibrahim Coulibaly-Kuibiert est selon lui, l’homme de main de Ouattara.
Face à tout cela, il faut "un sursaut", a -t-il dit appelant à "une transition démocratique, seule à même d'organiser des élections démocratiques, justes, transparentes et inclusives, dans les circonstances actuelles".
Bamba Moriféré qui n’est pas rester muet sur la situation qui prévaut au Mali a saisi l’occasion pour apporter son soutien au peuple malien après la révolution qui a fini par emporter le président Ibrahim Boubacar Kéita. Il a exhorté les Maliens à aller vers la démocratie pour une paix durable.
Lambert KOUAME