Le président du conseil d’administration Conseil des organisations de lutte contre l’abus de drogues de Côte d’Ivoire (CONAD-CI), Tall Lacina, invite les autorités ivoiriennes à prendre une loi pour permettre aux usagers de drogues (UD) de bénéficier d’une prise en charge médicale systématique et éviter la répression dont ils sont victimes.
La place de l’usager de drogue devrait être dans un centre médical, vu que la dépendance à la drogue est une maladie, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué le président du CONAD-CI, vendredi 27 novembre 2020 à l’occasion d’un panel organisé autour sur le thème “Droits humains et la COVID-19 : cas des usagers de drogues en Côte d’Ivoire”.
« Nous lançons un cri de cœur pour que rapidement nous ayons une loi, qui va venir mettre un bémol à la loi de 1988 qui est en contradiction avec les lois de Côte d’Ivoire », a déclaré Tall Lacina. Une reforme avait été élaborée dans ce sens, par le biais du Comité interministériel de lutte anti drogue (CILAD). L’avant projet de loi de 2016 jugée moins répressive vis-à-vis des UD attend d’être voté.
D’après M. Tall, sa recommandation tient compte des législations adoptées en la matière en Afrique, notamment l’Article 2 de la Charte de Banjul, la Constitution ivoirienne de 2016 en son Article 2 et la Céclaration de Dakar de 2015 qui traite de la question de la prise en charge des UD.
Parmi les populations clés dont des barrières sociales entravent leurs accès aux services de santé en matière de VIH et de TB (tuberculose), figurent les usagers de drogue, a déploré la chargée de programme d’Alliance Côte d’Ivoire. “Les politiques répressives au niveau national et international n’ont rien donné. Il faut taper sur les trafiquants”, a ajouté le responsable des droits humains à Enda Santé, Dr Alain Kra.
Le CILAD, le Programme national de lutte contre le tabagisme et autres addictions (PNLTA), Alliance Côte d’Ivoire, Enda Santé et Médecins du Monde Côte d’Ivoire ont pris part à cette rencontre.
(AIP)