Il n’y a pas longtemps, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait averti que si l'Afrique se permettait une deuxième vague de Covid-19, ce serait un désastre pour son économie. Cette mise en garde semble n’avoir ému ni les autorités, ni les populations qui ont pratiquement abandonné le respect des mesures barrières.
Les infections continuent d'augmenter dans notre pays qui a assoupli leurs restrictions. Depuis environ deux mois, les cas de contamination qui étaient passés à moins de 10 sont remontés à plus de 20 et ont même atteints 73 le 18 décembre 2020.
Que ce soit dans les marchés, les transports, les grandes surfaces commerciales, l’administration publique, les entreprises privées, les hôpitaux, les plages, et même dans les centre de dépistage de la maladie, c’est un laisser-aller total que nous avons constaté le mercredi 23 décembre dernier, au terme d’une tournée que nous avons effectuée dans la capitale ivoirienne.
Les personnes que nous avons interrogées étaient souvent surprises d’apprendre que la covid est encore d’actualité en Côte d’Ivoire.
"Ah bon, le coronavirus existe encore ? Pour moi, on avait vaincu ça parce que les gens vivent comme s’il n’y avait rien. Quand vous même vous regardez là, vous pensez qu’il y a le coronavirus dans ce pays ?", s’est interrogé M. Traoré, rencontré dans un supermarché à Cocody-Riviéra.
Une commerçante au marché de Belleville à Treichville a eu pratiquement la même réaction. Elle est même allée plus loin pour demander aux autorités d’augmenter la sensibilisation pour informer la population sur le danger qu’elle court avec cette 2e vague.
"Il est vrai que le ministère de la santé et de l’hygiène publique donne régulièrement le point des cas, mais le média utilisé n’est pas accessible à tout le monde. Il faut que les gens descendent dans les marchés, sur les places publiques pour parler aux populations afin d’éviter la catastrophe", a-t-elle suggéré.
Pour rappel, l’organisation mondiale de la santé avait déclaré que le virus sera hors de contrôle si les pays africains continuent à s'ouvrir sans que des systèmes d'intervention et de protection adéquats soient mises en place.
Solange ARALAMON