La messe est dite





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Le 26 janvier 2019 restera gravé dans nos annales comme un jour inoubliable. Le grand rassemblement des Houphouétistes pour la paix a eu lieu au stade Félix Houphouët-Boigny.  La messe est dite. L’enceinte du Félicia et toutes les rues qui y mènent étaient noires de monde. Toute la commune du Plateau était devenue un parking géant. Aucune guerre des chiffres n’a eu lieu après ce giga-meeting de tous les défis. 100.000 ? 200.000 ou 300.000 Ivoiriens ? Personne n’ose s’aventurer dans les vieilles polémiques sur les chiffres tant l’évidence était là : claire, indubitable et indiscutable. Le peuple a dit « Oui » au Rhdp. C’était si effrayant pour les adversaires du Rhdp qu’ils se sont cru obligés d’aller fouiller dans les archives pour balancer sur les réseaux sociaux des anciennes images de Gbagbo au stade Félix Houphouët-Boigny à deux jours de la présidentielle de 2010, dans un contexte tout particulier. Par cette manipulation, ils soulagent leurs âmes en peine et se donnent un peu d’espoir.

On entendait, ici et là, de faux spécialistes et analystes de la politique ivoirienne dire que le «Rhdp et ses ADO-rateurs allaient «taper poteau» le 26 janvier. Ils en étaient convaincus et étaient même prêts à parier à cent contre un que le Félicia ne serait pas plein parce que Bédié a quitté Ouattara tout comme Soro Guillaume. Hélas ! Tous les méchants pronostics ont été déjoués. Le lieu du meeting était plein à craquer comme un œuf malgré le climat actuel. Cela dit, on ne conclura pas pour autant que, remplir ce stade est un événement extraordinaire jamais réalisé dans ce pays. Mais, quand on voit la détermination et la mobilisation exceptionnelles des militants qui se sont déplacés, on ne peut pas demander au Rhdp de bouder son plaisir.

Alassane Ouattara s’est s’offert un petit moment de bonheur au sein de son peuple. Un peuple fou et ivre de joie lui a ouvertement et publiquement demandé de succéder à lui-même en 2020. Une quête légitime à laquelle il n’a pas donné de réponse samedi. Les Ivoiriens qui souhaitaient voir Ouattara échouer samedi, au lieu de le féliciter publiquement, se mettent subitement à l’insulter. Ils l’envient. Or, André Gide nous a prévenus : «Envier le bonheur d’autrui, c’est folie car on ne saurait s’en servir».

Les sons qui sont parvenus de Daoukro ont fort surpris tous  les observateurs. Trop d’invectives et de dénigrements. Ce n’est pas utile de répéter ce qui a été dit tant ça ne fait pas honneur à ceux qui ont parlé. On peut, pourtant, faire de la politique sans se donner des coups au-dessous de la ceinture. On le constate tous avec beaucoup de tristesse, les démons de la division, du tribalisme et de l’ethnocentrisme qui ont sévi hier sont de retour. Or, hier, n’est pas aujourd’hui. Aujourd’hui, le bâton a changé de main. L’argent a changé de poche. Les leviers de l’Etat ont changé de mains. Dans ces conditions, quand on parle, il faut savoir raison garder. Les discours qu’on tient quand on est au pouvoir doivent être aux antipodes de ceux qu’on tient quand on n’est pas au pouvoir. Ouattara a dit samedi qu’il comprenait la souffrance des autres parce qu’il a trop souffert dans ce pays. Il a pardonné  mais, cela ne signifie pas qu’il a détruit la chicote qui a servi à le bastonner, hier.  

 

Traoré Moussa

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