Lycée professionnel de Jacqueville : SOS pour l’internat





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L’internat du lycée professionnel de Jacqueville est fermé depuis la crise postélectorale. Les élèves et étudiants stagiaires qui intègrent cet établissement sont obligés de se trouver des logements à l’intérieur de la ville. Ce qui pose l’épineuse question de dortoir pour ces apprenants dont certains viennent de très loin (KorhogoBouaké, Abidjan, etc.) sans avoir de connaissance à Jacqueville.

Selon les informations que nous avons recueillies sur place, l’internat a subi les affres de la guerre. Le conflit armé né au lendemain des élections de 2010, a fait beaucoup de déplacés. La question du logement de ce beau monde venu de nombreuses contrées de la Côte d’Ivoire se posant avec acuité, beaucoup d’entre eux ont trouvé refuge à l'internat. Les bâtiments, surpeuplés ont commencé à se dégrader. Même s’il n’y a plus de réfugiés, le pensionnat n’abrite plus d’élèves ni d’étudiants stagiaires. Les bâtiments sont laissés à l’abandon. La broussaille qui a envahi l’extérieur, n’arrange pas les choses. Les serpents et autres reptiles y ont élu domicile. Plus de fenêtres ni de portes. En tout cas, s’il y en a, ils n’existent que de nom.

 

L'internat oublié il y 2 ans

 

Pourtant, en 2019, dans le cadre du Programme d’appui à la formation professionnelle et à l’insertion des jeunes (PROFORM), financé par l'Union européenne (UE), d’un montant de plus d’1,8 milliard FCFA, le lycée professionnel de Jacqueville a bénéficié d’une rénovation. Mais, dans les travaux, l’internat a été oublié. À l’époque, le directeur général de l’établissement avait inclus dans ses doléances, la réhabilitation de l’internat du lycée afin de régler l’épineuse question du logement des apprenants. Cette requête est restée sans suite.

Un enseignant de l’établissement qui a bien voulu aborder la question avec nous, a confié que l’apprentissage avec un élève qui dort mal est difficile. Selon lui, ce dernier n’est jamais à 100 % pour suivre les cours. "Son cerveau même a du mal à retenir. Il y en qui dorment en classe", déplore-t-il. Il a expliqué que ce ne sont pas tous les parents qui ont les moyens de prendre un logement pour leurs enfants. Surtout que, profitant de la situation, des propriétaires ont augmenter les loyers. Dans ces conditions, nous révèlent des populations témoins de la souffrance des élèves, ces derniers sont quelques fois obligés de louer à plusieurs un petit studio, sans grande commodité (pas d'espace pour étudier, dormir dans des conditions difficiles, pas d’électricité, etc.).

Créé en 1984 en tant que Centre des métiers de la maintenance industrielle, cet établissement est devenu lycée professionnel en 2004. Il forme à la maintenance véhicule et engins, la maintenance électromécanique, la maintenance mécanique, la maintenance chaudronnerie soudure, la maintenance des systèmes de production, etc. 

Comme on peut le voir, ce sont des formations avec des cours pratiques qui emmènent à s’exercer sur des engins ou machines quelques fois dangereux. Pour ce faire, l’apprenant a besoin d’être en possession de toutes ses facultés mentales et physiques. Comment le peut-il s’il vit dans des conditions insupportables ? C’est à cela que les autorités devraient penser et réhabiliter, le plus rapidement possible, l’internat du lycée professionnel de Jacqueville.

 

Modeste KONÉ

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