Les non-dits du discours du président du Cosim





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Dans le discours tenu vendredi soir à l’occasion du Maoulid par l’imam Ousmane Diakité, devant le chef de l’Etat à la grande mosquée de la Riviera Golf, se trouve un message voilé.

« …Sachons d’abord et comprenons bien que cette affaire est une affaire entre deux Etats. Par voie de conséquence, nous recommandons vivement la retenue à tous les niveaux, aussi bien dans les propos que dans les actes, à l’effet de créer un climat propice à la résolution diligente de cette affaire dans la préservation des liens historiques de fraternité entre la Côte d’Ivoire et le Mali… », a recommandé le président du Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques (Cosim). C’était à l’occasion de la cérémonie officielle du Mawlid 2022 qui s’est tenue, comme chaque année, au sein de la grande mosquée de la Riviera Golf. Plus que de simples conseils, ce message du guide religieux, prononcé devant le chef de l’Etat Alassane Ouattara, et plusieurs membres de son gouvernement, sonne comme une interpellation à l’endroit de tous ceux et celles qui chaque jour, par leurs propos violents relayés sur les réseaux sociaux, jettent de l’huile sur le feu et rendent difficile le dénouement de cette crise.

Mieux, en écoutant l’imam principal de la mosquée Arafat de Cocody Riviera-Bonoumin, les personnes dotées d’intelligence et de clairvoyance auront compris qu’il révèle, à mots couverts, à quel point des discours guerriers sont nocifs aux tractations dans le cadre de cette affaire, auxquelles il n’est certainement pas étranger.

 Les guides religieux n’ont-t-il pas joué un rôle capital dans la libération de trois soldates qui étaient détenues avec les 46 encore présents à Bamako ? De sources bien informées, lorsque le médiateur principal, le Président du Togo Faure Gnassingbé a souhaité une mission de facilitation de son homologue Sénégalais auprès du président de la junte malienne, il a fallu l’intervention du Cherif de Nioro, guide spirituel très respecté au Mali et au-delà, pour que Assimi Goita accepte de recevoir Macky Sall à Bamako. Et, peu de temps après ce déplacement du président en exercice de l’Union Africaine au bord du fleuve Djoliba, l’on apprenait la relaxe des trois soldates ivoiriennes. Le chef du Cosim a sans doute été directement ou indirectement impliqué dans ce processus. N’oublions pas que dans la même période, une délégation de religieux est partie de la Côte d’Ivoire pour une mission de bons offices à Bamako.

En outre, à travers ses conseils, l’imam Diakité montre que la seule meilleure solution à ce différend, c’est la négociation. En d’autres termes, il déconseille la manière forte dont des activistes font l’apologie à longueur de journée.

Enfin, il rappelle en des mots assez précis, que cette crise n’oppose pas, et ne doit absolument pas opposer les peuples frères de Côte d’Ivoire et du Mali. Car, ces peuples n’ont pas été témoins et n’ont pas été mêlés à l’envoi de 49 soldats ivoiriens au Mali par les autorités ivoiriennes, tout comme ils n’ont pas été témoins de l’arrestation de ces soldats par les autorités maliennes. Donc, ceux qui estiment, par exemple, qu’en raison de cette affaire, des artistes ou des hommes d’affaires maliens doivent interrompre leurs activités en Côte d’Ivoire, et vice versa, gagneraient à dépassionner leur approche.

Seuls les dirigeants, malien et ivoirien, connaissent les dessous de ce dossier. Alors, laissons-les y trouver la bonne solution.

Cissé Sindou   

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