Yopougon : les populations de Gesco flouées par Bacongo et Bictogo ?





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Les populations de Yopougon-Gesco ont fait confiance au gouverneur du district et au maire de Yopougon mais ...



Les populations de Yopougon-Gesco ont été surprises par une opération de démolition qui a touché de nombreuses familles de ce quartier situé au Nord du district d’Abidjan. Dans leur folie destructrice, les engins commis à cette besogne n’ont pas épargné un établissement semi-privé dans lequel l’État a affecté un millier d’élèves à la rentrée scolaire 2023-2024.

Pourtant, dès le départ, alors que, tout nouveau gouverneur du district d’Abidjan, Cissé Bacongo avait entamé le déguerpissement de quatre quartiers de Gesco, le maire de la commune, Adama Bictogo, s’était farouchement opposé à cette opération annonçant qu’il n’accepterait pas que des engins pénètrent sans son autorisation dans la commune qu’il dirige à des fins de destruction. « On ne peut pas venir détruire moralement des gens parce que, au-delà de la maison, c’est moralement qu’on détruit des gens. J’irai rencontrer le gouverneur Cissé Bacongo pour lui dire que je refuse que tout engin rentre à Yopougon sans mon autorisation. Je vais prendre un arrêté dès cet instant. Je vais réquisitionner la gendarmerie et la police à l’effet de protéger tous les quartiers ».

En réponse à cette déclaration de son camarade de parti, Cissé Bacongo avait répliqué : « Le gouverneur du district d’Abidjan est le maire des maires. Il ne peut pas se désintéresser de ce qui se passe au Plateau, à Adjamé, à Yopougon, à Port-Bouët, à Abobo ainsi de suite ».

Alors qu’on s’attendait à assister à un bras de fer entre les deux autorités, ces derniers avaient, ensemble, rencontré les victimes de cette première opération de déguerpissement dans le quartier de Gesco. Les discours qui avaient été faits étaient rassurants. « La politique que nous portons tous ici est une politique de développement certes, mais qui prend en compte l’être humain. Même si les gens occupent des voies non autorisées, nous avons le devoir de les sensibiliser et de leur trouver des solutions », avait soutenu le premier magistrat de la commune de Yopougon. Quand le gouverneur du district ajoutait : « Je voudrais dire merci aux populations qui ont accepté de nous écouter. Le maire Adama Bictogo fera en sorte d’être en première ligne. Je suis là aussi à son entière disposition pour faire en sorte que ses efforts puissent se conjuguer avec les miens pour que les impactés puissent retrouver le sourire et la joie. Et que ce qui s’est passé soit un lointain souvenir ».

Ça, c’était le 1er février 2023. Trois semaines après, l’on assiste à une autre opération de démolition dans le même quartier, alors que l’une des parties prenantes, en l’occurrence Adama Bictogo, se trouve en mission hors du pays. La logique voudrait que l’on pense à un croc-en-jambe du gouverneur du district au maire de la commune. C’est-à-dire que le premier a profité de l’absence du second pour agir.

Si c’est le cas, ce serait un coup en dessous de la ceinture que Bacongo aurait donné à Bictogo. Mais, il faut le reconnaître, ce serait trop simpliste de penser ainsi. Surtout quand on connaît les méthodes des politiciens. Le plus plausible donc serait une mise en scène magistralement orchestrée par les deux politiciens pour arriver à leurs fins.

Endormir les populations pour entrer en action au moment où tout le monde penserait que la tempête est passée. Dans le même temps, Adama Bictogo s’en sortirait blanchi auprès de son électorat parce qu’absent du pays au moment des faits. Sacré politiciens !

Modeste KONÉ

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