Voilà qu’il est né dans la fraude et veut y demeurer au grand dam des ivoiriens. Déjà à sa naissance, en juillet de l’année dernière, le Rhdp parti unifié, n’avait de rassemblement que le nom, puisque l’essentiel de ses principaux alliés s’étaient retirés. Il a dû colmater les brèches en faisant entrer des individus qui ne pèsent même pas un clou, au détriment des véritables responsables des partis politiques. De faux présidents se revendiquant de trois autres partis politiques ont également rejoint le RHDP : l'Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), le Mouvement des forces d'avenir (MFA) et le Parti ivoirien des travailleurs (PIT). Le nouveau "parti unifié" du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a été lancé ainsi avec à sa tête le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara. A un an de l'élection présidentielle, il compte sur une alchimie électorale pour se maintenir au pouvoir, car sur le terrain sa côte de popularité est à zéro. Le présidentHenri Konan Bédié avait exigé comme préalable à l'union qu'une personnalité issue de ses rangs soit le candidat unique du RHDP à la prochaine présidentielle. Ce que le RDR a refusé, bien que le PDCI ait soutenu Alassane Ouattara aux précédents scrutins présidentiels de 2010 et 2015. Ils partageront l'infortune de l'hôtel du Golf durant la crise post-électorale et feront route jusqu'au refus de Ouattara de respecter les clauses non écrites de l’alliance. La création d’un parti unifié avait initialement l'ambition de rassembler la formation du président Ouattara, le Rassemblement des Républicains (RDR), et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dirigé par l'ancien président (1993-1999) Henri Konan Bédié, afin de retrouver l'unité perdue. Mais si un certain nombre d’élus et de cadres du PDCI, parti historique de Côte d’Ivoire créé par le père de l'Indépendance Félix Houphouët-Boigny en 1960, ont choisi d’adhérer au RDHP. Le bureau politique du Pdci a interdit la fusion des deux partis. La création d’un véritable parti unifié en aurait fait une machine de guerre quasi imbattable pour les élections locales et surtout pour la présidentielle de 2020, face à une opposition affaiblie et divisée. Laurent Gbagbo, le chef historique du troisième grand parti, le Front Populaire Ivoirien (FPI), est en effet en procès devant la Cour Pénale Internationale à La Haye. Son parti est par ailleurs désormais divisé en deux tendances rivales.
Michel BETA