Marcel Amon-Tanoh : « Ouattara et moi avons un différend, mais nous ne sommes pas fâchés »





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Candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire, l’ancien ministre des Affaires étrangères estime qu’Alassane Ouattara ne devrait pas briguer un troisième mandat et s’inquiète du regain de tension constaté ces dernières semaines. Interview.

La peinture est encore fraîche, les travaux ne sont pas totalement achevés. C’est ici, dans cette villa du quartier des Deux-Plateaux à Abidjan, que Marcel Amon-Tanoh a installé son QG de campagne. Avec son équipe (une grosse centaine de personnes), il y finalise son programme de gouvernement.

À 68 ans, et sous réserve que le Conseil constitutionnel valide sa candidature à la prochaine élection présidentielle, l’ancien ministre des Affaires étrangères se lance dans une nouvelle aventure. Un pari osé pour un homme qui avait jusque-là montré un intérêt limité pour la chose politique et qui n’avait pas réussi à se faire élire député d’Aboisso en 2011.

Mais « MAT », comme l’appellent ses proches, veut croire en sa bonne étoile. À quelques semaines du scrutin prévu fin octobre, il s’inquiète néanmoins des tensions actuelles. Celui qui fut un proche collaborateur d’Alassane Ouattara pendant 26 ans regrette la décision du chef de l’État de briguer un troisième mandat. Dans cette interview recueillie jeudi 3 septembre, la première depuis sa démission du gouvernement en mars, il appelle à la tenue d’un dialogue pour que l’élection se tienne dans de bonnes conditions. Quitte à ce que celle-ci soit reportée.

Jeune Afrique : À quelques semaines de l’élection présidentielle, le climat politique s’est tendu. Les manifestations contre la candidature d’Alassane Ouattara ont fait une dizaine de morts. Êtes-vous inquiet ?

Marcel Amon-Tanoh : Le 19 juillet sur les réseaux sociaux, j’avais appelé les Ivoiriens et surtout la classe politique à se ressaisir. Je demandais au président de la République de tendre la main à l’opposition, et à l’opposition de l’accepter. L’atmosphère autour du processus électoral était très tendue et j’étais déjà inquiet, alors même que le chef de l’État n’avait pas encore annoncé sa décision de se représenter. Alors vous imaginez aujourd’hui ? La situation est devenue explosive et oui, je suis très préoccupé.

Qui porte la responsabilité de ces violences ? L’opposition accuse le pouvoir et le pouvoir reproche à l’opposition d’être dans une posture insurrectionnelle…

Nous sommes dans un pays divisé, qui ne s’est pas encore réconcilié avec lui-même, et il ne faut pas mettre d’huile sur le feu. À mon sens, le plus important est d’arrêter cette violence et de faire en sorte qu’il n’y ait plus de mort. La seule façon d’y arriver est d’asseoir les différentes parties autour d’une table et de faire en sorte qu’elles se parlent. Nous sommes tous responsables de cette situation. Le président de la République est le chef de la famille. Qu’il prenne des initiatives…

La suite sur Jeune Afrique ...

 

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