Inter / Interdit de vol dans plusieurs pays : La fiabilité du Boeing 737 Max 8 mise en cause





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Le crash du Boeing 737 Max 8 de Ethiopian Airlines, dimanche dernier, faisant 157 morts, a entraîné une série d’interdiction de ce modèle d’avion du constructeur américain un peu partout dans le monde, remettant en question, la fiabilité de l’appareil.
"Compte tenu des circonstances de l'accident en Éthiopie, les autorités françaises ont pris la décision, à titre conservatoire, d'interdire tout vol commercial effectué sur un Boeing 737 MAX à destination, au départ ou survolant le territoire français", peut-on lire dans un communiqué de la direction générale de l’aviation civile française.
Avant la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la plupart des pays européens ont interdit ce modèle du constructeur américain sur leur espace aérien.

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Finalement, un communiqué de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a fini par, suspendre, mardi soir, tous les vols de Boeing 737 MAX en Europe. "L'agence suspend les vols dans le ciel européen et interdit les décollages, atterrissages effectués par des exploitants de pays tiers à destination de, au sein de ou au départ de l'UE avec ces modèles " , peut-on lire dans un communiqué.

La fiabilité des Boeing 737 Max 8 mise en doute

Ces restrictions mettent au goût du jour, une réelle problématique quant à la fiabilité des Boeing 737 Max 8. Surtout que c’est le deuxième accident de ce même modèle d’avions en l’espace de quelques mois. Le 29 octobre dernier, un crash s’était produit en Indonésie, impliquant également un Boeing 737-MAX 8. Un vol de la compagnie Lion Air avait échoué dans les eaux, au large de Tanjung Karawan, à Java ouest, quelques minutes après avoir décollé de l’aéroport de Jakarta, faisant 189 victimes. Depuis, et avant même les résultats des enquêtes, les spéculations vont bon train.
Selon des experts et des publications de revue spécialisées, il se poserait un problème de "conception de l'avion, notamment au niveau des logiciels de commande de l'appareil, et plus précisément sur l'un de ses capteurs, celui d'incidence, mis en cause en novembre après le crash de l'appareil de Lion Air". D’autres encore évoquent un problème de formation des pilotes. À l’instar du journal Le Monde qui s’interroge sur la "formation des pilotes, potentiellement insuffisante, à manier un tel engin truffé de nouvelles spécificités par rapport à son prédécesseur".

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Le site ledroit.com affirme que des pilotes de ligne avaient témoigné, soulignant "qu'un système automatisé semblait avoir provoqué le basculement soudain de l'appareil lors d'au moins deux vols à bord du Boeing 737 Max 8, le même problème susceptible d'avoir causé un écrasement mortel en Indonésie". Ils ajoutent que "peu après avoir actionné le pilote automatique sur ces appareils, le nez de l'avion s'était incliné fortement".
Ledroit.com cite un autre pilote : " le copilote a raconté que quelques secondes après avoir activé le pilote automatique, le nez a piqué et l'avion a commencé à descendre à une vitesse de 1200 à 1500 pieds par minute. Comme dans l'autre vol, le système d'avertissement de basse altitude de l'avion a diffusé un avertissement sonore. Le commandant de bord a déconnecté le pilote automatique et l'avion a commencé à monter".

D’énormes enjeux économiques et financiers

Ces incidents rapportés par les pilotes eux-mêmes auraient été déposés dans l’une des bases de données de la NASA, mais l’on ignore s’ils ont été pris en compte. Fait improbable vu l’enjeu financier que constitue le Boeing 737 Max 8.
En effet, selon les statistiques du constructeur lui-même, 171 appareils de type 737 MAX 8 étaient en service en juillet 2018. Pour le seul mois de janvier 2019, 279 ont été livrés. En terme plus global, 4.824 avions du même modèle ont été commandés à ce jour au constructeur partout dans le monde. Ethiopian Airlines en a commandé 29. 
Avec de tels chiffres, on comprend aisément pourquoi Boeing ne s’est toujours pas prononcé sur ces accusations et les Etats unis n’ont encore pas pris de position officielle, à part l'Agence fédérale de l'aviation (FAA) qui a demandé au constructeur d'effectuer des changements "au plus tard en avril" sur des logiciels et sur le système de contrôle MCAS conçus pour éviter les décrochages. Il n’y a donc pas de doutes que Boeing perdrait beaucoup, aussi bien au plan financier qu’en crédibilité, si la preuve était apportée que ces crashs sont dus à des erreurs techniques du constructeur.

D'autant plus que le 737 Max 8 est la locomotive des ventes de Boeing qui, lui-même, est le fleuron de l'indsutrie aéronautique américain.
En tout état de cause, les deux boîtes noires de Ethiopian airlines ayant été trouvées, les analyses et résultats, ajoutés à ceux de la Lion air d’Indonésie, situeront sur les responsabilités.

Modeste KONE

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