Invité aux « causeries de l’AIP », une tribune d’échange d’informations, le jeudi 16 juin 2022 au siège de l’Agence ivoirienne de presse, autour du thème « l'autorité parentale à l'ère des réseaux sociaux », professeur Félicien Kouamé, maître de conférences en psychologie à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, a donné quelques recettes en vue d’éviter aux enfants leur dépendance aux réseaux sociaux.
« Nos familles s’effritent, notre société s’effrite notre monde s’effrite », s’est inquiété Pr Félicien Kouamé qui a ajouté que le monde virtuel est en train de prendre le pas sur le monde physique.
Face à cette problématique, que faut-il faire, faut-il chercher coûte que coûte à garder cette autorité parentale ou alors la prouver autrement ?
Pour lui, le parent doit changer de paradigme. Il gagnerait à trouver l’autorité autrement en changeant sa perception du monde, en changeant sa perception de l’enfant de sorte à ce qu’il comprenne qu’il y a lieu pour lui de participer à transformer ce regard de l’enfant et à le retourner vers lui pour pouvoir faire cette sorte d’autorité en se comportant comme un véritable entraîneur, un véritable coach pour l’enfant.
« C’est à ce prix que le parent pourra espérer garder cette autorité », a préconisé le coach en développement personnel.
Poursuivant, le psychologue a ajouté qu’il appartient au parent de renégocier avec l’enfant, chercher à s’informer auprès de lui, chercher ce qui le maintien sur les réseaux sociaux, ce qu’il recherche et avec qui il cause. « Si le parent cherche le mobile de leur présence sur les réseaux et les encadre, cela peut éviter qu’ils développent cette addiction aux réseaux sociaux.
Nous aussi, en tant qu’adultes, on gagnerait à se mettre dedans parce que si nous comprenons ce qu’ils font, alors, nous parlerons le même langage avec les enfants. Ainsi, on pourra contrôler certaines choses et leur indiquer ce qu’ils doivent chercher, les mettre sur la bonne voie, a émis Pr Kouamé.
Avec les tout-petits, a-t-il suggéré, il s’agit de contrôler, de limiter le temps qu’ils passent devant les écrans.
Avec les adolescents, a-t-il ajouté, il faut être très prudent, discuter avec eux. Qu’ils aient confiance en vous, soyez leurs meilleurs amis, leur confident. Ça l’était avant, mais ça l’est davantage aujourd’hui surtout avec un pan total du fonctionnement du monde qui nous échappe.
Pour lui, il y a lieu de dire aux enfants que ce qu’ils voient sur les réseaux sociaux ne reflète pas toujours la réalité. Ce n’est pas toujours le vécu que des gens dits influenceurs ou blogueurs présentent. Ils ne présentent que ce qu’ils veulent présenter et ce qu’ils veulent que les gens entendent. Ils veulent créer le sensationnel, paraître.
Mais est-ce que ce qu’ils disent est en harmonie avec ce qu’ils pensent et est-ce que ce qu’ils pensent est en harmonie avec ce qu’ils font.
Avec les enfants, il y a trois choses à faire, et on doit se donner la peine de le faire : « dialoguer, dialoguer et dialoguer », a insisté Pr Kouamé, en guise de conclusion
Lambert KOUAME