À bas les esclaves des Français, vive les esclaves des Russes





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L'Afrique francophone est décidément l'endroit de tous les paradoxes. Dans les pays francophones, les gens refusent d'être des esclaves des Français pour être des esclaves des Russes. Tiens ! Au Mali, ils viennent de découvrir que la France est leur problème.

Quand le Malien a mal à la tête, c'est la France. Quand il dort mal, c'est la France. Même quand sa femme le quitte, c'est la France. Les Maliens croyaient régler le problème du terrorisme en chassant la France. Mais les terroristes sont devenus plus actifs. Ils ont recruté des mercenaires russes. Ne demandez pas comment et à combien ils paient ces mercenaires. Il paraît qu'ils leur ont offert une mine. C'est plus facile et ça coûte moins cher au Mali. De temps en temps, quand les mercenaires sont fâchés, ils tirent sur quelques soldats maliens et puis ça ne va pas quelque part, pour parler comme l'ivoirien. 

En Guinée-Conakry, Sekou Touré, premier président, à produit un proverbe qui fait recette aujourd'hui : préférer la pauvreté dans la dignité à la richesse dans l'esclavage. Je me demande encore si ce proverbe est d'actualité aujourd'hui. Parce que je ne vois pas comment on peut être digne dans l'extrême pauvreté. Mais passons, parce que la Guinée-Conakry, depuis Sekou Touré, est à la case départ. Conakry, la capitale de la Guinée, ressemble un peu à Korhogo. Revenons au Mali. Les Maliens ont la mémoire courte. Si mes souvenirs sont bons, je sais qu'à une époque, ce pays a cheminé avec la Russie. Il avait même sa monnaie. Et puis un matin, il est revenu au galop dans le Fcfa. Peut être qu'il utilisera le rouble russe, sait-on jamais. 

Le Burkina qu'on croyait à l'abri est malheureusement en train de tomber bas. Pendant le putsch contre le putschiste Paul Henri Damiba, on a vu des burkinabè avec le drapeau russe, quand d'autres incendiaient le consulat français. Tout cela me fait de la peine. Puisque, dans les faits, la France n'est plus véritablement le premier partenaire commercial de nos pays. Par exemple au Mali, la France est le 8ème partenaire. Il y a l'Afrique du Sud (48,19%), la Suisse (29,65%), l'Australie (11,84%), le Danemark (2,93%), le Burkina Faso (1,85%)... et la France (0,58%). Je me demande si le Malien sait ça. Ce n'est pas sa tasse de thé, puisqu'il est plutôt sous l'effet hallucinogène des discours populistes. 

En Côte d’Ivoire, la France ( 629,47 milliards de Fcfa) est le troisième partenaire commercial depuis 2016, derrière la Chine (913,74 milliards de Fcfa) et le Nigeria (751,19 milliards de Fcfa). Notre pays a acquis à plus de 60% les parts de Bnp Paribas dans le capital de la BICICI. Ça veut dire que cette banque française est désormais la propriété de la Côte d’Ivoire. Et puis, nous avons diversifié nos partenaires commerciaux. Le vrai panafricaniste est celui qui œuvre pour l'intérêt de son peuple, sans slogan creux et sans discours trompeur. 

La France n'est qu'un bouc-émissaire. Elle n'est pas exempte de reproches, loin s'en faut. Mais justifier son incapacité et son échec en accusant la France est assurément une bêtise. Hélas, la bêtise est la chose la mieux partagée dans les pays francophones. Le petit peuple est manipulé, tandis que les manipulateurs cherchent protection en France. 

Le monde a évolué et les mentalités doivent aussi progresser. Les panafricanistes d'un soir sont tous des esclaves quelque part. Certains émargent en Iran, d'autres en Russie. Excusez moi d'être un peu grossier, mais leur affaire là ressemble à la fable de celui qui a quitté le caca pour plonger dans l'anus. En fait, ils ne sont pas en train de nous libérer, mais de nous trouver de nouveaux maîtres. Ce qui est malheureux, c'est que parmi ces intellectuels, certains ont ravalé leurs vomissures. Hier, ils ont hurlé contre ceux qui voyaient "le diable français" partout. Aujourd'hui, ils hurlent avec ceux qui voient "le diable français" partout. Pourtant, ils sont assis en France, jouissant des privilèges que confère cette nationalité. Sacrés panafricanistes. 

Yacouba DOUMBIA

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