A Gagnoa, chef-lieu de la région du Goh, un phénomène prend de l'ampleur ces derniers temps. Il s'agit de la présence d'adolescents atteints de la folie.
En face du centre hospitalier régional de la cité du fromager, au quartier commerce, un enfant en âge d'être à l’école primaire squatte une partie d'une station d'essence. Dans des habits très sales et avec des cheveux crépus, il donne de la pitié aux personnes qui le voient manger dans des poubelles et boire de l'eau sale qui coule des ordures du grand marché de la ville. Des passants échangent avec l'adolescent à la suite de petits cadeaux très souvent pour se faire une idée du lieu où pourraient se trouver les parents de ce dernier. Mais rien de concret ne sort de leur dialogue souvent de sourd. L'autre malade mental qui attire l'attention des populations de Gagnoa est une adolescente de petite taille qui est constamment de jour comme de nuit dans les environs d'une boulangerie située dans les encablures de la préfecture de Gagnoa. Elle dort à la belle étoile sur des morceaux de carton. Beaucoup craignent qu'elle soit la cible des personnes sans foi, ni loi qui ne pensent qu'à obéir aux ordres de leur sexualité. A ces deux malades mentaux s'ajoute une seconde folle avec une touffe de cheveux qui dégage une odeur suffocante. Elle rôde autour d'un "garbadrome" dans l'espoir de voir un client lui offrir à manger. Hélas! ce n'est pas toujours que des gens manifestent leur gentillesse à son égard.
Comment ces adolescents ont-ils contracté la folie ? Est-ce un mal naturel ou le résultat d'un pacte de leurs parents avec la sorcellerie ? ou encore de la consommation de la drogue? Voilà autant de questions que certains se posent quand ils aperçoivent ces malades mentaux.
Touré Boa
Correspondant régional