La chaleur est devenue insupportable depuis quelques semaines
Depuis quelques semaines, des vagues de chaleur et des déficits pluviométriques se font de plus en plus sentir sur tout le territoire ivoirien. Les populations se plaignent de l’extrême chaleur ressentie depuis la fin de la CAN 2023 qui s’est déroulée du 13 janvier au 11 février dernier.
Selon la Sodexam, responsable de la gestion, de l'exploitation et du développement des aéroports, de la météorologie et des activités aéronautiques en Côte d’Ivoire, cette vague de chaleur sur l’ensemble du pays est due essentiellement au phénomène climatique El Niño, qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l'eau dans la partie Est de l'océan Pacifique sud. Ce qui provoque de forts rayonnements solaires et une forte remontée des vents humides de façon précoce sur la Côte d’Ivoire.
«Les vents de mousson censés ramener sur le Sud de la Côte d’Ivoire des vents relativement froids, venant de l’Océan Atlantique pour adoucir les températures, sont relativement chauds. C’est la combinaison de ces facteurs qui occasionne cette vague de chaleur sur l’ensemble du pays. Des baisses de cumuls pluviométriques jusqu'à 20% pourraient être enregistrées par endroits en Côte d'Ivoire et entraîneront des sécheresses prolongées, la non disponibilité d'eau dans les barrages hydroélectriques et pour l'irrigation des cultures, une diminution des rendements des cultures vivrières. Ce qui pourrait avoir un impact sur la sécurité alimentaire des populations », expliquait une note d’information rendue publique par l’entreprise en octobre 2023.
Un document qui indiquait que ce phénomène affecterait la Côte d’Ivoire par des déficits pluviométriques prononcés, des vagues de chaleur, des feux de brousses non contrôlés pendant la saison sèche et l’amenuisement des ressources en eau, a été remis, selon nos sources, à toutes les entités susceptibles d’être impactées par ce phénomène. Afin que ces dernières prennent des dispositions préventives pour éviter que cette situation trouble les habitudes des populations.
Il a été recommandé par ailleurs, à l'ensemble des acteurs, de rendre opérationnel le Cadre national des services climatiques (Cnsc) en Côte d'Ivoire afin de co-produire les informations utiles aux secteurs socio-économiques (agriculture, santé, énergie, ressources en eau). Mais aussi de redynamiser les groupes de travail pluridisciplinaires sectoriels (agriculture, santé, énergie, ressources en eau). La Sodexam a aussi recommandé de consulter les bulletins climatiques périodiques diffusés à l'échelle de la Côte d'Ivoire et la mise à jour des prévisions météorologiques et climatiques saisonnières qui sont élaborées régulièrement.
La Sodexam ajoute que « la chaleur ressentie sur tout le territoire va perdurer jusqu’au mois de mars 2024, qui est un mois de pic de chaleur en Côte d’Ivoire.
C’est une période d’inconfort qui peut entraîner de la déshydratation, de l’hyperthermie et des coups de chaleur pour les personnes sensibles (souffrant de maladies de peaux, les enfants et les personnes âgées). Par conséquent, il est conseillé de ne pas trop s’exposer à l’air ambiant, de s’hydrater convenablement et de protéger les personnes vulnérables (personnes âgées, enfants, grands malades…) ».
Le phénomène climatique El Nino a un effet considérable sur les hausses de température au niveau mondial et au niveau national. Par exemple, depuis 1961, les années 1998 (5ème année la plus chaude), 2010 (2ème année la plus chaude), 2016 (4ème année la plus chaude), 2018 (3ème année la plus chaude) et 2021 (1ère année la plus chaude), étaient aussi des années marquées par le phénomène El Nino. Au cours de ces années, la Côte d’Ivoire a connu des canicules.
Pour cette année 2024, le mois de janvier est le 3ème mois le plus chaud derrière celui de 2019 (classé 1er) et celui de 2017 (2ème). Le mois de février 2024 s’annonce également être l’un des mois les plus chauds.
Solange ARALAMON