De l'avis des spécialistes, les enfants handicapés sensoriels ont besoin d'un meilleur encadrement
Le forum sur la scolarisation des enfants handicapés sensoriels s'est tenu le mercredi 13 novembre 2024, au siège du Syndicat national de l’enseignement primaire public de Côte d'Ivoire (SNEPPCI) à Yopougon, réunissant parents, éducateurs et décideurs.
Organisé par l'Union nationale des organisations des parents de personnes handicapées de Côte d'Ivoire (UNOPAH-CI) et le Réseau ivoirien pour la promotion de l'éducation pour tous (RIP-EPT), cet événement avait pour objectif de créer un dialogue constructif sur le rôle crucial des parents dans l'éducation de leurs enfants en situation de handicap.
Dès l'ouverture, le professeur Mamadou Ouattara, 4e vice-président du RIP-EPT, a souligné l'importance d'impliquer les parents dans le parcours éducatif de leurs enfants. Il a rappelé que, malgré des avancées politiques, telles que l’adoption d’une loi en 2015 rendant l’éducation obligatoire pour tous, environ 48 187 enfants handicapés restent toujours exclus du système éducatif, ce qui nécessite une action concertée.
« Nous avons la responsabilité d'impliquer davantage les parents dans le parcours éducatif de leurs enfants. Il est primordial de créer des espaces de dialogue et d’échanges permanents pour qu’ils puissent partager leurs expériences, leurs préoccupations et leurs attentes. Ce forum est un cadre idéal pour cela », a déclaré le professeur Ouattara.
Selon l'OMS, le handicap peut considérablement entraver l'autonomie et l'accès à l'éducation. Dans ce cadre, les parents sont vus comme des acteurs clés pour garantir l’accès à une éducation de qualité pour leurs enfants. Malheureusement, beaucoup d’entre eux manquent encore d’informations sur les ressources et les offres éducatives disponibles.
Pour Camille Tano, président de l’UNOPAH-CI, en Côte d’Ivoire, le gouvernement et ses partenaires ont mis en place des initiatives pour intégrer les enfants handicapés dans le système éducatif. Cependant, un diagnostic réalisé lors des forums précédents a mis en lumière le rôle central des parents dans cette entreprise.
« Pour que l’éducation de ces enfants soit réussie, il est impératif que les parents soient impliqués et informés des ressources qui s’offrent à eux », a affirmé Camille Tano Kouassi. Poursuivant, il a estimé que « ce forum représente une étape importante vers l’amélioration de l'accès à l'éducation pour les enfants handicapés sensoriels. En renforçant le rôle des parents et en établissant des réseaux de soutien, la Côte d’Ivoire se dirige vers une éducation véritablement inclusive pour tous ses citoyens, quel que soit leur statut », a-t-il précisé.
Les discussions ont mis l’accent sur la nécessité de sensibiliser les parents à leur rôle fondamental et de leur fournir les outils nécessaires pour soutenir leurs enfants. Les communications de spécialistes tels que le Dr Abdouramane Coulibaly et M. Benjamin Boum ont enrichi le débat en ligne, en présentant des solutions concrètes, notamment en matière d'aides techniques pour faciliter la prise en charge scolaire et en abordant le rôle de l’interprétariat.
Amadou Touré, enseignant au CAFOP de Bondoukou et expert en éducation spécialisée, a animé une communication sur le rôle des transcripteurs en écriture braille dans le parcours éducatif des personnes en situation de handicap visuel. Évoquant les défis auxquels sont confrontés les élèves malvoyants, le professeur Touré a souligné l'importance d'un soutien adéquat pour garantir leur accès à une éducation de qualité.
« Les transcripteurs jouent un rôle clé dans la transformation des ressources pédagogiques en formats adaptés accessibles aux personnes handicapées visuelles. Leur travail permet de rendre chaque matière vitale pour l’apprentissage de l’élève», a-t-il affirmé.
Les organisateurs ont souligné l'importance de la sensibilisation, de la formation, du réseautage et du plaidoyer, en appelant à un engagement collectif pour surmonter les obstacles à l'éducation des enfants handicapés sensoriels.
« Il est essentiel de créer un environnement propice à l'inclusion et de garantir que chaque enfant puisse bénéficier d’une éducation adaptée à ses besoins spécifiques », a indiqué Ange Kessé, un participant au forum.
GZ