Avant tout propos, que le Seigneur me pardonne de douter et de remettre en cause la parole de ses « fidèles » serviteurs que sont les Evêques, ces intermédiaires entre Lui et nous. Le communiqué final de la 113e Conférence épiscopale des Evêques qui a eu lieu à Agboville autour du thème : «Agir ensemble pour bâtir l’église, il y a une diversité de ministères, mais c’est le même Esprit» renforce la suspicion que j’ai à leur égard depuis le 19 septembre 2002, où ils ont livré leur ouaille Guéi Robert aux escadrons de la mort sans aucun remord.
Que l’Eglise catholique n’ait pas eu le courage, en deux décennies, de dénoncer l’exécution sommaire d’un fidèle chrétien venu chercher protection dans la Maison de Dieu, la cathédrale Saint Paul d’Abidjan, a totalement discrédité ce clergé à mes yeux.
La lecture du communiqué d’Agboville achève de convaincre que cette instance de décision catholique est devenue un acteur majeur du jeu politique car très partisan. Ces hommes en soutane se sont écartés de la pensée de Dieu transmise par l’apôtre Saint Paul selon laquelle : « De votre bouche ne doit sortir aucun mauvais propos, mais plutôt toute bonne parole capable d’édifier, quand il le faut et de faire du bien à ceux qui l’entendent » (Ephésiens 4/29).
Comme s’ils avaient été mis en mission, les Evêques ont répété, mot pour mot, le discours haineux d’Henri Konan Bédié appelant à craindre l’envahissement de la Côte d’Ivoire par les étrangers qui deviennent Ivoiriens dans des usines de faux installés à Abobo. On peut même parier à cent contre un que si le président du Pdci n’avait pas évoqué l’orpaillage clandestin «organisé par les étrangers armés», jamais ces évêques partisans n’auraient évoqué ce sujet dans leur texte au vitriol contre le régime du Président Ouattara.
Les Evêques demandent, en outre, au gouvernement ivoirien « au nom de la paix, de poursuivre et d’achever le processus du désarmement, car les armes circulent encore dans notre pays et ce n’est un secret pour personne ». Ainsi donc les prélats ivoiriens, depuis leurs églises et autres lieux de retraite, voient des armes circuler partout en Côte d’Ivoire. Mais où précisément ? Motus et bouche cousue parce que nulle part, les armes ne circulent dans le pays d’Alassane Ouattara en 2019. Les indices de sécurité sont comparables à ceux de tous les pays du monde, tant et bien que la Côte d’Ivoire se paye même aujourd’hui le luxe d’envoyer des Casques bleus pour des opérations de sécurisation hors de ses frontières.
Le plus irritant, c’est quand les Evêques enfilent carrément la tunique de prophète de malheur. Ils voient une autre guerre se profiler à l’horizon 2020. Et pour l’éviter, eux les prophètes de malheur, appellent à la responsabilité de tous ceux qui détiennent l’autorité afin « de tout mettre en œuvre pour travailler à la réconciliation et à la cohésion sociale, pour prévenir les crises et consolider la paix». Mais, quelle est leur contribution pour cette réconciliation ? Ont-ils remercié Alassane Ouattara après la loi d’amnistie et la libération de Madame Gbagbo ? Ont-ils appelé les Ivoiriens encore en exil à rentrer ? Ont-ils organisé des dialogues intercommunautaires après les crises observées ici et là ? Non et Non !
Bien au contraire, en évoquant cinq fois le terme guerre dans un court texte, les Evêques catholiques semblent souhaiter une conflagration dans le pays. Mais pour parler comme les Evangéliques, ils sont vaincus. Au nom de Jésus-Christ !
Traoré Moussa