Le total décalage du journal Le Figaro d’avec les réalités ivoiriennes Dans un article intitulé "Côte d’Ivoire : Emmanuel Macron face au spectre d’un grand califat africain", publié le jeudi 12 novembre 2020, sous la plume d’Yves Thréard, le quotidien français, Le Figaro reprend tristement à son compte, point par point, une panoplie de contrevérités totalement en décalage avec la réalité de la situation socio-politique en Côte d’Ivoire.
Evoluant dans un monde virtuel, l’auteur, dans ce qu’il appelle une "analyse " aligne, sans précaution, sans vérification ses thèses et informations biaisées, puant à mille lieux le parti pris pour ses copains de l’opposition ivoirienne. Il parle d’un pays "à feu et à sang", de "parodie d’élection", de privation de liberté à des acteurs politiques, de fuite de milliers d’Ivoiriens vers l’étranger...
Contrairement à ces mensonges, la Côte d’Ivoire n’est ni à feu ni à sang. La réalité est qu’à l’occasion de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, des évènements malheureux - orchestrés, planifiés et mis en œuvre par des responsables politiques, dont Henri Konan Bédié , Pascal Affi N’guessan, Maurice Kakou Guikahué, Albert Mabri Toikeusse... - qui ont appelé à la "désobéissance civile" et au "boycott actif" - se sont produits dans des zones bien circonscrites du pays, comme Daoukro, Bongouanou, Bocanda, M’Batto, Bonoua, Béoumi, etc. Entraînant des tueries, meurtres et assassinats (85 morts, à la date du 11 novembre 2020). Tout comme la destruction de biens et services appartenant à des communautés ethniques bien ciblées ; et de bâtiments publics, symboles de l’Etat, comme le commissariat de police de Bonoua ou la Brigade de gendarmerie de M’Batto.
Curieusement, l’expert en analyse socio-politique passe ces crimes sous silence. Des faits connus de tous. De la terreur et du terrorisme établis qui datent d’à peine un mois. Curieux oubli. Singulier trou de mémoire d’un journaliste, dont on attend qu’il équilibre l’information ou analyse la situation avec hauteur.
L’élection présidentielle s’est globalement bien déroulée sur l’ensemble du territoire, à la date constitutionnelle. Et certains adeptes du boycott actif ont été déclarés éligibles pour la compétition par le Conseil Constitutionnel. Sur 22 381 bureaux, le vote a eu lieu dans 17 601, en présence de plus de 14 500 observateurs nationaux et étrangers.
Et rien n’a été déploré sur la vaste majorité du territoire. Le vote s’est déroulé dans d’excellentes conditions à Odienné, Korhogo, Bondoukou, Touba, Man, Bouaké, Gagnoa, Daloa, Bouaflé, San Pedro , Guiglo, Adzopé, Aboisso, Séguéla, Kani, Vavoua, Katiola, Sassandra, Tabou, Soubré, Tiassalé, Mankono, Biankouma, Boundiali, Grand-Lahou, Guiglo, Bouna, Tabou, etc. Tout comme dans la grande métropole de plus de 5 millions d’habitants qu’est Abidjan, la capitale économique. Quelle est donc cette Côte d’Ivoire qui est "à feu et à sang" ?
Quelques jours après la proclamation des résultats provisoires par la Commission Electorale Indépendante (CEI) et les résultats définitifs par le Conseil Constitutionnel, la normalité est revenue en Côte d’Ivoire. Les activités ont repris, comme peuvent en témoigner toutes les chancelleries, organisations internationales et entreprises nationales et étrangères.
Les Ivoiriens ont repris le train normal de leur vie ; voyageant entre les villes. Quant aux Abidjanais, ils se retrouvent face à ce qu’ils détestent le plus : les embouteillages. Un calvaire certes, mais un signe patent de la reprise des activités.
Les 2 911 personnes – et non 8 000 - qui s’étaient raisonnablement mises à l’abri dans quelques villes frontalières de l’Ouest, afin d’échapper à la barbarie planifiée de l’opposition, regagnent leurs villes et villages.
Avec la victoire du candidat Alassane Ouattara, avec 94,27% des suffrages exprimés et 53,90 % de taux de participation - et non 10 % - , comme veut le faire croire notre analyste du Figaro, la majorité des Ivoiriens ont clairement indiqué leur option pour la paix, l’ordre constitutionnel et non pour le chaos ou la politique de la terre brûlée que souhaitaient ceux qui avaient à leur agenda une certaine "transition" politique depuis début 2020. La vie a donc repris sur les 322 462 Km2 du pays qui est donc loin d’être "à feu et à sang".
Notre analyste, originaire d’un pays de tradition démocratique, de pratiques de joutes électorales centenaires, gagnerait à donner des cours à ses copains opposants, n’ayant jamais rien réalisé de fondamentalement positif pour le développement socio-économique de la Côte d’Ivoire, du temps de leur gouvernance.
Il lui faudrait, dans ses enseignements, faire figurer en bonne place, que lorsqu’on se veut démocrates, défenseurs de l’ordre constitutionnel, respectueux des institutions de la République ; et qu’on est pour certains, ancien Président de la République, ancien Premier Ministre, ou même ancien ministre, on ne fuit pas des élections et espérer gouverner à travers un ridicule et fantoche club appelé "Conseil National de Transition".
Ils le savent. Tout le monde le sait. Y compris l’ONU, l’Union Africaine, la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’Union Européenne… Leur tentative de mettre sur pied une structure absolument ridicule, est une atteinte à l’autorité de l’Etat, aux Institutions de la République... Et le Procureur de la République le leur a si bien signifié, ainsi qu’à leurs soutiens camouflés en journalistes dans les rédactions de certains médias internationaux.
Au total, après l’élection présidentielle, la Côte d’Ivoire s’est remise immédiatement au travail, avec le gouvernement tenant ses rencontres régulières sur l’action gouvernementale. Ne perdant jamais le cap, et ayant toujours en ligne de mire l’amélioration des conditions de vie des populations.
L’engagement est toujours là, comme depuis 2011, de maintenir la dynamique de développement, avec des performances socio-économiques exceptionnelles qui valent au pays respect et admiration dans la sous-région, en Afrique et dans le monde.
Les Ivoiriens, dans leur vaste majorité, sont loin d’être préoccupés par des articles dirigés et des vidéos ignominieuses montées de toute pièce et diffusées sur les réseaux pour salir leur pays. Ils savent que la réalité est tout autre d’Abidjan à Korhogo, en passant par Bouaké ; et de Man à Abengourou, en passant par Yamoussoukro.
Bakary SANOGO
Directeur du Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG), Abidjan, Côte d’Ivoire